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Sous couvert d'écologie, l'UE surexploite ses ressources en biomasse

ARTICLE. L’Union européenne surexploiterait la biomasse, d’après une étude du cabinet de conseil suédois Material Economics. À trop vouloir atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, l’Europe mettrait-elle en péril ses propres ressources naturelles ?

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NB  : Il est urgent que le souverainisme se réapproprie la question de l’écologie, trop longtemps abandonnée aux idéologues. Retrouvez nos analyses, nos diagnostics et nos prescriptions dans notre nouveau numéro Front Populaire n° 5 : Écologies, les leurs et la nôtre.

L’Union européenne a-t-elle gravement surestimé sa capacité de production d’électricité par utilisation de la biomasse, cette source d’énergie renouvelable issue des matières organiques ? Dans sa volonté d’accroître la part du renouvelable dans son mix énergétique, Bruxelles aurait dépassé de 50 à 100 % la capacité de production de biomasse européenne. L’UE a vu grand, trop grand. Il faudrait que l’ensemble de ses membres cumulés consacrent au total 400 000 km2 supplémentaires consacrés spécifiquement à la biomasse. Soit une superficie se situant entre celle de la Suède et celle de l’Allemagne.

La biomasse est le dernier pilier des énergies renouvelables, après l’éolien, le solaire et l’hydraulique. Elle permet de produire de l’énergie, grâce à la chaleur dégagée par la combustion ou la méthanisation de matières organiques (bois, végétaux, déchets agricoles, ordures ménagères organiques). Cette énergie requiert ainsi des ressources naturelles (hormis les déchets organiques), ce qui la rend renouvelable, mais sur du long terme. Contrairement à l’éolien ou le solaire, qui bien qu’intermittentes, ne souffrent pas de la pénurie de matière première ou de la nécessité d’intégrer les temps de repousse des forets exploitées.

Une énergie chère dont il faudra réduire l’exploitation

Les auteurs alertent sur l’exploitation des forêts et des surfaces végétales. En un peu moins de vingt ans, la consommation des végétaux aurait augmenté d’environ 150 %. Quant aux forêts, elles ne sont pas exploitables ad vitam aeternam : le temps de repousse est tout sauf négligeable. D’autre part, les forêts européennes sont la cible des scolytes, cet insecte qui contribue au dépérissement des épicéas. Les conséquences sont...

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