Viktor Orban, un intrus à l'hommage à Jacques Delors
ARTICLE. Tel un lapin convié à un déjeuner de chasseurs, le Premier ministre hongrois a été invité par Emmanuel Macron à se joindre à l’hommage national rendu au très européen Jacques Delors aux Invalides.
Que le très européen Emmanuel Macron organise une cérémonie d’hommage à Jacques Delors, ce vendredi 5 janvier, dans la cour de l’hôtel des Invalides, n’a rien de très surprenant. Que la présidente du Parlement européen, Ursula von der Leyen, le président allemand et les Premiers ministres belge, croate, luxembourgeois soient également de la partie non plus.
Mais d’après une information d’Europe1, la liste des invités comptera aussi le Premier ministre hongrois, Viktor Orban. Une présence qui risque de détonner, étant donné l’évidente absence de proximité politique entre le leader hongrois et le défunt. En effet, tandis que l’un applique une politique souverainiste en engageant constamment le bras de fer avec Bruxelles, l’autre, ex-président de la Commission des communautés européennes (ancêtre de la Commission européenne) de 1985 à 1995, a fait de la construction européenne le cheval de bataille de sa carrière, quitte à tirer un trait sur les souverainetés nationales.
Les européennes en ligne de mire
Dans ses vœux pour la nouvelle année, Viktor Orban affirmait que 2024 serait « l'année des grands projets ». Pour lui, « Bruxelles ferme les yeux sur les vrais problèmes des Européens : la guerre, l'immigration et les difficultés économiques. Il est temps de changer les choses à Bruxelles ! », a conclu le chef d’État hongrois, qui vient de lancer une consultation nationale ciblant les « technocrates de Bruxelles » en vue des élections européennes. Difficile de croire qu’il communiera à l’hommage d’Emmanuel Macron, qui saluait, le 27 décembre dernier, un « artisan infatigable de l’Europe ».
Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser Emmanuel Macron à inviter le lapin Orban à ce déjeuner de chasseurs européistes ? Le président Français, qui appelait lors de ses vœux ce dimanche à choisir entre « continuer l’Europe ou la bloquer (…), affirmer la force des démocraties libérales, ou céder aux mensonges qui...