« Vincent avait compris que l’euro ne pourrait jamais fonctionner »
HOMMAGE. Président de Génération Frexit, Charles Henri-Gallois rend ici hommage à Vincent Brousseau, économiste connu des réseaux souverainistes, disparu il y a quelques jours. Ancien économiste de la BCE, Vincent Brousseau était devenu un critique pertinent de l’euro et de l’Union européenne.
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J’ai eu l’immense tristesse de faire part au grand public ce 28 février du décès de Vincent Brousseau. Quelques jours plus tard, j’ai toujours autant de mal à réaliser qu’il est déjà parti. Il était encore jeune et avec tant de choses à apporter à la France.
C’est une pièce maîtresse du camp souverainiste qui nous fera défaut au moment de sortir de l’euro. Pour ceux qui ne le connaissaient pas, Vincent était un expert incontesté de l’euro avec près de 15 années passées à la Banque centrale européenne.
Vincent était quelqu’un de brillant. Après le bac, il est entré dans une classe préparatoire aux grandes écoles scientifiques et a été reçu au concours de l’École normale supérieure de Saint-Cloud. Il a ensuite soutenu un doctorat de troisième cycle en mathématiques à l’université Paris IX-Dauphine en 1985, puis un doctorat d’économie à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) en 1990.
Il a débuté sa vie professionnelle comme « trader » dans une grande banque de la place parisienne, spécialisé dans de complexes produits de taux d’intérêt à haute teneur en mathématiques, puis est passé par un marché à terme aujourd’hui disparu, le MATIF (Marché à terme des instruments financiers).
Il a rejoint la Banque centrale européenne en 1998. Il était alors, naturellement, pro-Union européenne et pensait sincèrement que cette idée pouvait marcher et était inéluctable. L’euro était un moyen d’y parvenir.
Par une ironie du sort, c’est au contraire cette expérience à la BCE qui lui a fait comprendre que tant l’UE que l’euro ne pourraient jamais fonctionner. Une sorte de preuve par les faits.
Il a commencé à douter après le référendum de 2005 puis il a vécu de plus en plus mal la contradiction entre ce qu’il pensait et les décisions prises par l’institution dont il était le...