PrisonHommage

Robert Badinter à la vie à la mort

CONTRIBUTION / OPINION. L’avocat a placé son humanisme au cœur de son parcours politique. Quitte parfois à aller à l’encontre des intérêts de la nation et du peuple français, juge notre lecteur.

Robert-badinter-a-la-vie-a-la-mort
Hommage national à l'ancien ministre de la Justice Robert Badinter place Vendôme devant le ministère de la Justice à Paris, France, le 14 février 2024.Crédits illustration : © Eliot Blondet-POOL/SIPA


Je n’avais pas pour Badinter cette admiration que les journalistes de la presse grand public supposent unanime. Je suis cependant reconnaissant à sa mémoire, évoquée dans toute la presse, de me permettre de dire ma pensée sur l’abolition de la peine de mort et de faire quelques digressions sur des sujets voisins.

Une fois encore, le pseudo-humanisme ambiant se complaît dans les plus étranges contradictions. Je le qualifie « d’humanoïsme », tant la recherche d’un sens à la vie s’est égarée dans une déformation du respect de l’être humain et dans des outrances stupéfiantes. Le personnage qui vient de disparaître en a été un des propagateurs en portant son attention sélective sur l’individu plutôt que sur le peuple et quand il s’est intéressé à la mémoire des peuples il a été très discriminant sur l’origine des personnes. Il a argumenté, par exemple, sur les massacres du XXe siècle, en faisant une distinction malsaine entre le génocide des Juifs par les Allemands et celui des Arméniens par les Turcs. Il n’y a plus, en vérité, aucune cohérence dans la considération que tout État doit porter à ses enfants dans le collectif national. Il est vrai que depuis des décennies la nation est malmenée par la tentative de brassage européiste privilégiant, en toute logique supranationale, l’individu, à la famille et cela va sans dire, aux patries.

Le personnage qui vient de s’éteindre portait, parait-il, une quasi-vénération à l’article 1 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit… ». Reprise par les préambules des constitutions de 1946 et de 1958, il présente, c’est vrai, une puissante intensité. Encore faut-il que cette affirmation à laquelle personnellement j’adhère pleinement soit respectée dans tout ce qu’elle signifie. Elle sous-entend que la société organisée, en substance l’État,...

Vous aimerez aussi