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Afrique : trois générations plus tard, nous y sommes encore ! (Partie 1)

OPINION. Après le relatif échec de l’opération Barkhane, l’annonce jeudi du retrait des troupes françaises au Mali montre, selon notre lecteur, qu’il est temps que la France prenne ses distances avec l’Afrique. Analyse en deux parties.

/2022/02/Opération_Barkhane


En juin 2021, le président Macron affirmait à propos des putschistes maliens que « la légitimité du gouvernement actuel » était « démocratiquement nulle », préparant ainsi un retrait du Mali. En septembre 2021, il qualifiait même de « honte » les accusations d’abandon du Mali par la France portées par le Premier ministre de transition à la tribune de l’ONU : « J’ai été choqué. Ces propos sont inacceptables […]. Alors qu’hier nous avons présidé à l’hommage national au sergent Maxime Blasco [tué au combat au Mali], c’est inadmissible. C’est une honte et ça déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement », déclarait Emmanuel sur RFI à l’issue d’un dîner de clôture de la saison Africa 2020 à l’Élysée. Ce jeudi 17 février, le président a annoncé sa décision de retrait du Mali, sans gloire ni honte, face à l’impossibilité pour la France de continuer à tenir l’éternel double discours, militaire et donc interventionniste, et germanopratin, donc progressiste. Il acte ainsi le recul de la stratégie militaire française en Afrique. Par la même occasion, il en profite pour céder l’Afrique — terre traditionnelle de l’influence française — au profit d’une Europe plus conquérante que jamais qui, profitant de la faiblesse de notre pays, va s’y tailler la part du lion pour laquelle elle n’aura jamais versé le sang.

La France en Afrique : une vraie peau de chagrin

Depuis les années soixante-dix, les vagues conquérantes se succèdent en Afrique avec plus ou moins de bonheur : d’abord les commerçants japonais dans l’automobile et l’électronique ; suivis par la vague américaine dans le pétrole et l’humanitaire ; puis, le raz de marée chinois dans les infrastructures et surtout les services ; et maintenant, l’infiltration militaire des Russes. Malgré la croissance continue du PIB africain, la France n’a pas su profiter de l’opportunité qui nous était offerte historiquement :...

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