Années 50 : souvenirs d’une époque oubliée
OPINION. Cet été, Front Populaire propose à ses lecteurs de partager un morceau de France. Retournons un instant dans les années 50, où la modernisation technique commençait doucement à faciliter le labeur des travailleurs, sans pour autant entraver la simplicité d’une vie heureuse.
J’ai 76 ans, je suis retraité et j’ai aimé la vie que j’ai eue jusqu’ici. Beaucoup de voyages autour de la planète pour le boulot et les loisirs, mais je suis veuf, le crabe est passé par là ! La France de mon enfance et de ma jeunesse est surtout marquée par les étés passés dans le village de ma grand-mère dans le Périgord alors que j’étais parisien. Dans les années 50, la seule modernité était l’électricité et la radio. Il fallait aller chercher l’eau au puits et l’on avait les mollets trempés au retour par les éclaboussures !
Dans le bourg, la place et les routes étaient blanches et ont été goudronnées quand j’avais dix ans. Cela voulait dire que les petites blessures des chutes de vélo étaient pleines de terre et de gravier et il fallait les laver avant de mettre le mercurochrome. Tous les gamins avaient les genoux « couronnés ». Tout le monde disait bonjour à tout le monde, en patois ou en français.
Le matin était rythmé par les coups de marteau sur l’enclume du forgeron, la scie électrique du menuisier, le cri des coqs qui venait d’un peu partout. Le premier tracteur est arrivé à cette époque et l’on voyait encore des charrues tirées par une paire de bœufs pour le labour. Personne n’avait de montre et c’est la cloche de l’église qui donnait l’heure des repas. Les femmes faisaient bouillir le linge et se servaient d’une petite carriole pour l’apporter au lavoir pour le brosser au savon de Marseille puis le rincer ! On entendait leurs rires pendant que nous étions en train de jouer à proximité ! Au retour elles préparaient la soupe qui était la partie principale des repas.
Les grands événements de l’été étaient les battages et la fête votive fin août. Les gamins qui travaillaient...