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Ce que nous dit le procès du RN et de Marine Le Pen

CONTRIBUTION / OPINION. Le procès des assistants parlementaires du Front national de Marine Le Pen pour « détournement d’argent public » montre l’évolution d’un certain État de droit, davantage préoccupé par la transparence et l’encadrement strict des pratiques politiques. Bienfait ou méfait démocratique ? Le débat est ouvert.

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Crédits illustration : ©CYRIL PECQUENARD/SIPA


Considérant que le Front national (devenu entre-temps Rassemblement national) n’avait pas utilisé les fonds octroyés aux élus du parlement européen pour recruter des assistants parlementaires d’une manière conforme, le Parlement européen a diligenté une enquête administrative qui a conclu à un usage frauduleux des fonds du Parlement européen. Sur la base de cette conviction s’en est suivi un dépôt de plainte, une enquête judiciaire et donc un procès auprès du tribunal correctionnel de Paris. Le Parlement européen, par la voix de ses avocats, est donc partie civile dans ce procès qui concerne des faits remontant à une période qui court de 2004 à 2016.

De quoi parle-t-on précisément ?


Après des semaines d’auditions, les mots utilisés par l’accusation sont lourds de sens. Le parquet estime notamment que Marine Le Pen serait au cœur d’un « système organisé » ayant pour but d’utiliser le Parlement européen comme « vache à lait » de son parti, le tout au « mépris des règles démocratiques ». Avant même de questionner la logique sous-jacente d’une telle action en justice, arrêtons-nous sur les mots utilisés. Ils suggèrent tous un comportement politique en marge de la morale démocratique ordinaire, suggèrent un comportement criminel, sinon mafieux (système organisé), inscrivant dans le vocabulaire toute la perception commune d’une certaine classe politique, médiatique et institutionnelle vis-à-vis du RN en particulier, et des partis politiques en général (n’oublions pas qu’une démarche équivalente avait pu en son temps concerner des personnalités, comme Alain Juppé, François Bayrou ou Nicolas Sarkozy).

Mais restons-en aux faits. Ils sont relativement simples comparativement à d’autres affaires. Il est reproché à Marine Le Pen (ainsi qu’à un peu plus de 20 prévenus, dont des élus actuels du Rassemblement national), en tant qu’ancienne présidente du mouvement (alors Front national), d’avoir fait rémunérer un certain nombre de collaborateurs de son parti par le biais de...

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