LibertésCitoyen

Citoyens, armons-nous de conscience et de courage !

OPINION. Conséquence de notre époque moderne et pacifiée, notre lecteur déplore le déclin du courage qui nous conduit à abandonner nos libertés et à remettre notre destin aux mains de l’État. Un appel à retrouver la maîtrise de notre existence et le sens du devoir.

/2021/09/LIBERTe_CITOYEN


Jupiter est le maître souverain du ciel, des hommes et de la terre.

Elle était l’horizon indépassable de la pensée, elle était immortelle, et pourtant. Épuisée par les années d’abondance et de paix, méprisée, corrompue, la République se débat aujourd’hui dans les convulsions de l’agonie. Passé le temps des illusions, voici que renaît le spectre des colonies, avec ses cortèges de misère, sa brutalité, ses enfants illettrés, ses indigènes réduits à l’état de serfs. Au pays des droits de l’Homme, le chômage croît, l’école disparaît, la pauvreté explose, les clochards errent par milliers, la peur s’installe, la violence est partout et l’État n’est nulle part. Tandis que Jupiter, satisfait, contemple son œuvre, le peuple démissionnaire plaide non coupable, comme si l’innocence allait sauver le monde.

Mais qui s’en indignera ? Pourquoi des technocrates doctrinaires, formés au sérail de la finance, défendraient-ils la dignité humaine quand la paupérisation des masses, source de richesse, est enseignée dans les grandes écoles, promue, organisée, exigée par le monde nébuleux et sans pitié des marchands et des marchés ? Pourquoi des Narcisse en col blanc dans leur tour d’ivoire, cyniques, irresponsables, menteurs et intrigants, redouteraient-ils les citoyens fantoches ou fantômes qui, après avoir refusé le traité constitutionnel européen, se sont inclinés lamentablement ? À moins d’être Tartuffe, aveugle ou béat, osera-t-on prétendre qu’il suffit d’un crayon noir, d’un seing blanc et d’un isoloir pour être démocrate ? Et quelle est la légitimité d’un peuple atomisé, repu et anesthésié par l’État Providence, qui, au nom de la liberté, se contente de pain, de loisirs, de vacances et de jeux ?

On se gardera pourtant de l’en blâmer. Une illusion fatale de l’après-guerre aura été de croire que l’individu-sujet naît autonome et qu’il ne doit rien à personne ; il a des droits, sinon tous les droits, tout lui est dû et...

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