Libertés

Couvrez ce corps que je ne saurais voir.

Parmi les nombreuses libertés dont on devrait pouvoir jouir sans quelconques entraves, s’y glisse celle de se vêtir selon nos envies. Si cette époque avait encore des hésitations à être qualifiée de puritaine, les exemples depuis la fin des vacances n’ont fait que tristement s’offrir à nous.

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Dernièrement, ce qui semblait inimaginable dans un pays avancé comme le nôtre a pourtant eu lieu. Il n’en fallait pas plus qu’une journée ensoleillée, des températures au-dessus des normales saisonnières pour qu’une jeune femme soit traversée par la folle idée d’enfiler une robe colorée qui offre en plus d’un concentré de couleurs, un décolleté. Il est évident que Jeanne, qui a partagé son expérience anormale sur les réseaux sociaux, ne pouvait pas imaginer qu’elle se verrait refuser l’entrée du Musée d’Orsay pour la simple infraction d’avoir mis en valeur sa poitrine. Cette dernière a dû rentrer couverte d’une veste, une pratique digne du couvent. Les vigiles n’ont d’ailleurs pas trouvé le courage et les mots nécessaires pour qualifier justement l’infraction, ni même l’attribut physique qui visiblement posait problème. Selon le témoignage de la jeune fille à défaut des mots, ce sont les yeux et un simple « ça » qui ont servi à désigner des seins « trop omniprésents ». C’est dommage car il aurait été délicieux de clarifier une telle position avec des mots. Quelle forme auraient pu prendre les arguments recevables ? « Comprenez-nous Mademoiselle, il est indécent que dans ce lieu où repose l’Origine du Monde un décolleté s’immisce parmi ces tableaux si chastes ? » ou bien « Regardez ! Même la femme nue du « Déjeuner sur l’herbe » de Manet vous dévisage tant votre décolleté interpelle ! ».

La question s’impose donc à nous : où commence l’indécence ? Visiblement à un bonnet D. Attention tout de même à ne pas voir arriver l’interdiction des dos nus et des robes bustiers.

On aurait préféré que l’anecdote soit le fruit d’un dérapage individuel et pas une histoire supplémentaire que l’on inscrit sur la liste (déjà trop longue) des dérapages aux airs de puritanisme dont la tendance semble s’installer aussi sournoisement que le virus qui nous tétanise.

Une polémique en chassant une...

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