opinionsRévolution française

De la guillotine au désenchantement : le poids du 21 janvier 1793

CONTRIBUTION / OPINION. L’exécution de Louis XVI incarne le basculement de la France dans une ère de désacralisation et de violence institutionnelle. 231 ans après, la France continue de porter le poids de l'héritage politique de cet épisode historique majeur.

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Exécution de Louis Capet, le 21 janvier 1793 - Gravure anonyme, Paris, musée Carnavalet, 1793.


Il y a plusieurs années que cette date me revient en tête et en ayant beaucoup lu d’ouvrages sur la mort de Louis XVI, mon esprit critique pouvait enfin s’exercer et y débusquer l’escroquerie de ce roman national qu’on m’avait enseigné à l’école républicaine. Louis XVI était un traître qui avait affamé son peuple et un tyran sanguinaire. Je m’indignais en tant qu’enfant du petit peuple qu’on osât se dire monarchiste, ce qui m’apparaissait comme une extravagance criminelle et à contretemps. Or, en me cultivant en dehors de ce narratif républicain, cet homme, comme sa femme, la reine, se révéla être une personne digne et très humaine.

Ce roi, qu’on m’a présenté comme un niais obsédé par les serrures, était en réalité un homme pacifiste refusant de faire tirer sur les manifestants le 13 juillet 1789, érudit, passionné de sciences et de techniques. Ainsi, il organisera l’expédition de l’officier de marine La Pérouse pour explorer les côtes nord du Pacifique, de l’Amérique à l’Asie, en passant par l’Océanie encore inconnue, dans l’esprit des Lumières. Ce roi féru de géographie démontre son intérêt pour le vaste monde et la liberté de la connaissance et aussi fut-il un des acteurs de la naissance de la démocratie américaine ! Certes, il a du mal à saisir ce qui se passait réellement dans son pays, mais les révolutionnaires, clique de ratés et de sanguinaires, les Marat ou Robespierre escrocs opportunistes qu’on nous a présentés comme des chantres de vertu, ont instrumentalisé ce moment pour accaparer le pouvoir et, pour certains, s’enrichir : il ne s’agissait là que de bourgeois qui n’avaient que faire du peuple qui, lui, n’a tiré aucun profit de la révolution, puisque les Français du bas peuple resteront pauvres et affamés. Plus tard, cette oligarchie nourrie aux ors de la République n’hésitera pas...

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