Derrière le Puy du Fou, le procès du roman national
CONTRIBUTION / OPINION. Derrière la polémique ciblant le parc d'attractions se cache une bataille d’universitaires. Objet de la discorde : le roman national, que ses contempteurs perçoivent comme un outil de propagande droitière.
Ce texte est la seconde partie d’un article publié en deux parties. Vous trouverez la première partie ici.
Si la notion de roman national apparaît donc bien plus ancienne et plus différenciée qu’on ne pourrait l’imaginer, c’est essentiellement avec la IIIe République et la naissance d’une instruction nationale qu’elle naît telle que fustigée de nos jours par les idéologues de gauche. De Suzanne Citron à Nicolas Offenstadt, les militants du CVUH mettent en avant un engagement soi-disant « civique » et « républicain » devant constituer une digue intellectuelle contre l’extrême droite nationaliste et patriote. Tous professent du même credo : l’histoire n’a pas à former des patriotes. Et M. Mazeau de s’indigner dans son ouvrage que « les données collectées lors d’une enquête récente confirment la dangerosité de ces usages du passé : pour une partie des élèves de collège, l’histoire racontée au Puy du Fou serait plus fiable que celle de l’école, accusée d’être “officielle” et mensongère ». Quand bien même cela serait-il vrai, à qui revient la faute de manipulations idéologiques qui n’ont cessé de creuser la défiance vis-à-vis de l’institution scolaire ?
Durant des générations, l’Éducation nationale est restée aux mains de sociologues bourdieusiens et d’idéologues marxistes — aujourd’hui wokes — qui se sont acharnés à dénaturer et à pervertir une instruction qui se devait de rester gratuite (au sens de désintéressé), neutre et respectueuse des élèves et des familles. Or combien de professeurs ont-ils confondu à dessein leurs salles de classe avec la cellule d’un parti politique ou d’une section syndicale ? Un Alexis Corbière (Lettres-Histoire) comme une Nathalie Arthaud (Économie-Gestion) en sont les exemples les plus caricaturaux dont on imagine sans peine le genre de « cours » qu’ils ont pu donner à leurs élèves des années durant.
Le ver n’était-il cependant déjà pas dans le fruit quand on sait que l’école républicaine a,...