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IVG, suicide assisté : quand la bioéthique bouscule notre cohérence

CONTRIBUTION / OPINION. L’interruption volontiaire de grossesse, comme le suicide assisté, mettent un terme à une vie humaine, qu’elle soit en devenir ou déjà entamée. Notre lecteur souligne l’incohérence qu’il y a, d’après lui, à autoriser l’une et interdire l’autre.

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Manifestation de La Marche pour la vie le dimanche 21 janvier 2023Crédits illustration : ©JEANNE ACCORSINI/SIPA


Aujourd’hui, parce qu’il s’agit d’une liberté de la femme eu égard à son propre corps et à son avenir, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a été reconnue comme un droit inaliénable au sein de la Constitution française. Précision utile, je ne mets aucune réserve sur cette liberté qui était déjà reconnue par la loi.

Mais, en l’état actuel de la législation, force est de constater une analogie et une différence entre IVG d’une part, et droit de décider de sa propre mort d’autre part, que ce soit sous le mode du suicide assisté ou de l’euthanasie.

Dans le premier cas, une femme peut décider de l’interruption de la vie à venir qu’elle porte en elle, certes potentielle, mais a priori riche en devenir, vie qui ne sera pas la sienne propre, sans l’aval de qui que ce soit, et avec l’assistance médicale requise. Un des arguments est le fait qu’elle soit légitimement la seule à pouvoir choisir ce qui concerne son corps, au nom de sa liberté individuelle, et cette légitimité s’associe à ce jour en France à une légalité renforcée.

Dans le second cas, une femme ou un homme, dont la propre vie devient insupportable à ses propres yeux, sans avenir, ne pourrait décider de l’interruption de sa propre existence, et n’a aucun droit à une assistance médicale à cette fin très particulière. On ne reconnaît aujourd’hui que difficilement son choix comme légitime, et l’illégalité le contraint à une mort violente ou à une mort donnée dans un autre pays (Suisse, Belgique, etc.).

L’analogie ? Dans les deux cas, il s’agit de mettre fin à une vie avec l’aide de moyens médicaux. La différence ? Dans le premier cas, la décision porte sur une vie potentielle, différente de la sienne, dans le second cas, sur une absence de perspective d’une « bonne...

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