Notre lecteur réagit avec humeur à l’information qu’un gynécologue aurait abusivement refusé d’ausculter une femme trans. Il y voit de sombres présages pour l’Humanité.

Je me dois de te le dire en toute franchise : il y a des moments où toi et moi sommes en droit d’en avoir ras la casquette ! Au lot des nouvelles toutes plus déprimantes et dramatiques les unes que les autres que nous livrent les journaux à longueur de journée et de semaine s’ajoutent l’inutilement stupide et l’abject, si tu me pardonnes ce jugement de valeur coupable et criminel. Pas pour ce que l’information est, mais pour ce qu’elle dit de la société, et indirectement de tous ceux qui, comme toi et moi, ne peuvent se résoudre à comprendre l’incompréhensible.

Car il y a quelques jours, une nouvelle fit la Une outrée de certains médias nationaux : un homme venait de se voir scandaleusement refuser l’entrée d’un cabinet de gynécologie. On croit à une blague, à une récréation salvatrice que s’offrent les journalistes après ces drames de personnes massacrées sur la voie publique, jour après jour. Mais non ! Ce n’est pas une blague. Depuis, le gynécologue est voué aux gémonies pour avoir voulu ne faire que son travail. Les réseaux sociaux s’acharnent contre lui : c’est dans leur nature.

Il se dit que le président de la République, qui comme chacun sait ne s’exprime publiquement que sur les sujets de la plus haute importance, pourrait y consacrer une allocution solennelle et dénoncer cette inqualifiable discrimination de la part d’un professionnel de la santé, qui n’étant ni Dieu ni président de la République, n’est pas habilité à décider de qui est un homme et qui est une femme. Qu’il soit gynécologue ne change rien à l’affaire. Le speech que les sherpas du président lui ont écrit ne manquera pas...