En cette période de vacances, j’ai l’habitude de couper deux ou trois semaines avec l’actualité et de profiter du temps qui passe sans me soucier du reste du monde. Et puis, il y a toujours le retour à la réalité, à un moment ou un autre, il faut bien remonter à la surface, et sortir de son antre intérieur, aussi protecteur que régénérateur… Comme chaque année, vers la mi-août, je commence à penser aux actualités et à la future rentrée scolaire.

Et là, je me dis de plus en plus qu’à force d’individualisme et de mondialisation, nous avons perdu collectivement les deux axes de notre développement structuré indispensables à notre équilibre personnel et sociétal. Ces deux maux, très sournoisement reliés alors qu’ils peuvent apparaître contraires : le culte de l’individu et la mondialisation nous emmènent directement et très sûrement vers la fin de notre culture française. Nous ne savons plus dire les choses, ni penser les relations avec nos spécificités avec nos mots et nous faisons tout ce qu’il faut pour apprendre aux jeunes le langage standardisé et insipide, sans aucune saveur ni émotion réelle.

Bien sûr, les relations dans le culte de soi et le paraître au monde masquent l’absence de profondeur, le vocabulaire employé surjoue le ressenti, quand ce n’est pas le ressentiment, mais les pensées ne sont plus ni suffisamment structurées ni clairement énoncées avec des mots justes et sensibles. La palette des émotions et de leur communication s’en trouve très nettement réduite, la pensée des uns et le ressenti des autres ne s’exprimant bien souvent qu’en termes succincts et brouillons.

Ainsi, nous cédons de plus en plus de terrain, même pour ceux qui résistent comme Front populaire, il est devenu difficile de lutter, tant nous nous heurtons à une force d’inertie si grande qu’il paraît bien...