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Justice : quand Éric Dupond-Moretti se met au déstockage

OPINION. Prise en tenaille entre les biais idéologiques de la magistrature et son criant manque de moyens financiers, la justice va mal. Et pour l'avocat Régis de Castelnau, ce n'est pas le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti qui va inverser la dynamique.

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L’État français serait-il en voie de désintégration ? Pointer l’affaiblissement drastique de l’exercice des fonctions régaliennes est devenu une banalité. Justice, police, ordre public, sécurité, diplomatie et affaires étrangères, défense, finances, donnent un sentiment de dégradation et d’abandon. Mais c’est la même chose pour les grands services publics, santé, énergie, transports, éducation, qui sont plus qu’en souffrance. Et les Français assistent effarés au spectacle de la disparition d’une force administrative autrefois puissante. Mais finalement, le pire est que ceux qui gouvernent ce pays, constatant le naufrage, ont décidé de se contenter de misérables tentatives de colmatage des voies d’eau. Le premier d’entre eux persiste de son côté à prendre l’Élysée pour une estrade de théâtre et à confondre gouverner et se mettre en scène. Alors que la France se prépare à un hiver qui par certains aspects pourrait être tragique, il annonce triomphalement donner 1 milliard d’euros à l’Afrique du Sud pour l’aider dans « sa transition énergétique ».

L’exemple de la justice est de ce point de vue une caricature. Ce service public essentiel, celui qui doit avec les forces de l’ordre permettre d’assurer la sécurité des citoyens est plus qu’un parent pauvre. Son budget est simplement ridicule, avec le ratio fonds alloués par nombre d’habitants le plus bas de l’Union européenne. Pour diriger ce service public essentiel, Emmanuel Macron a choisi un pur représentant de la société du spectacle qui confond l’Assemblée nationale avec le prétoire pour y éructer ses bons mots.

L’opinion publique vient d’apprendre avec stupéfaction l’existence d’une circulaire en date du 31 mai 2021, « visant à apurer les stocks de procédures non traitées dans les services de police et de gendarmerie ». Les praticiens n’ont pas été surpris, ils savent très bien que, faute de moyens, la justice pénale française pratique plutôt l’abattage. Mais qu’on lui demande...

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