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L’Affaire Depardieu : retour de l’affrontement Gauche/Droite en France

CONTRIBUTION / OPINION. Dans la France anesthésiée du « en même temps » macronien, le clivage gauche/droite était devenu obsolète. Il semble renaître, plus véhément que jamais, à l’occasion de ce qu’il faut bien appeler « l’Affaire Depardieu ».

Gérard Depardieu polémique droite gauche
Des personnes bloquent l accesÊau Casino Barriere avec des slogans hostiles a Gerard Depardieu qui tient un spectacle hommage a la chanteuse Barbara, le collectif Osez le feminisme 31 denonce la venue de l acteur vise par des accusations de violences sexuelles, dont deux viols qui font l'objet d'une plainte en justice.Ê25 mai 2023, Toulouse, France.Crédits illustration : © FRED SCHEIBER/SIPA


En réponse à la tribune d’une cinquantaine d’artistes qui s’opposaient au lynchage médiatique de Gérard Depardieu (1), une « contre-tribune » a été publiée pour l’accabler (2). Au-delà de la querelle picrocholine au sein du microcosme artistique (qui se déchire entre « pro » et « anti » Depardieu), se joue un combat politique : celui du gauchisme culturel toujours dominant et qui a trouvé un bouc émissaire parfait en la personne de Depardieu, contre une partie de la Droite qui, faute de courage pour s’engager dans une grande cause, a choisi de défendre l’acteur.

La tribune de soutien à Depardieu est parue dans le « Figaro », journal de la Droite conservatrice, et elle s’intitule « N’effacez pas Gérard Depardieu » : le marqueur idéologique est clair. Il s’agit de replacer la mise en cause de l’acteur dans le contexte de la « cancel culture » propagée par la Gauche américaine et qui consiste à ostraciser, à exclure de la vie publique, politique et artistique les individus considérés comme racistes, sexistes ou transphobes. Cela s’accompagne parfois, pour certains artistes ou personnages historiques, du déboulonnage de leurs statues et de la censure de leurs œuvres. Bref, la « cancel culture » c’est la réactualisation de la retouche photographique utilisée par Staline durant la « Grande Purge » pour effacer toute trace de l’existence de ceux qu’il avait fait exécuter. À l’origine de cette tribune du « Figaro », on trouve Yannis Ezziadi, acteur également, mais surtout éditorialiste au magazine « Causeur », classé à l’extrême droite par la Gauche qui exerce toujours un magistère moral indiscuté dans le domaine de la distribution des bons et mauvais points de civisme.

Quant au site « Cerveaux non disponibles », il affiche sans ambages son orientation à l’extrême gauche avec des tribunes antiracistes, un engagement féministe, un soutien de la cause palestinienne, ainsi que des critiques (bien argumentées par ailleurs) des malfaisances du capitalisme financier et de...

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