Le crime contre la nature
CONTRIBUTION / OPINION. De la même manière qu’est reconnu le crime contre l’humanité, notre lecteur estime légitime de créer une infraction similaire pour les atteintes graves de l’homme envers la nature et ouvre le débat.
Le crime contre nature est le pendant écologique du crime contre l’humanité. Au siècle dernier, celui contre l’humanité fut développé afin de qualifier et de juger des atrocités d’un nouveau genre, que l’humanité commettait envers elle-même puisqu’elle en était à la fois la coupable et la victime. Il nous faut à présent reconnaître le crime contre la nature, afin de juger et surtout d’empêcher les actions criminelles envers la nature en elle-même. Un crime contre la nature est une atteinte fondamentale de l’Homme à la nature. L’éradication d’une espèce, la modification génétique d’une espèce ou encore la Gestation pour autrui (GPA) sont susceptibles de tomber sous ce chef d’inculpation.
Le nécessaire et le contingent
Ce concept est toutefois sensiblement différent du crime contre l’humanité. La différence majeure réside dans l’intention. Pour qu’il y ait crime contre l’humanité, il est nécessaire que l’intention soit caractérisée. En effet, on ne tue pas un individu accidentellement, on le tue parce qu’il est né, sinon le crime ne peut pas être de ce genre. Dans le crime contre la nature, l’intention n’est par contre pas nécessaire, elle n’est qu’un élément aggravant. Car ici, notre responsabilité intervient. Elle est le pouvoir entre nos mains et le devoir de veiller sur la nature, c’est-à-dire les deux types de responsabilités expliquées précédemment. D’ailleurs, l’exemple de la responsabilité envers nos enfants sert aussi à comprendre que nous pouvons être condamnés pour négligence envers la nature, comme les parents négligents. L’extinction d’une espèce l’illustre : même si ce n’est pas intentionnel, c’est un crime contre la nature. L’intention n’est donc aucunement nécessaire à ce type de crime, mais, à conséquences égales, elle aggravera notre faute, notre médiocrité. Nous arrivons aussi à cela en pensant l’écologie comme un résultat : c’est l’état de la nature qui indique la qualité de nos agissements,...