Cela fait bien longtemps que je ne regarde plus le foot à la télé. Cela fait presque autant de temps que je souhaite écrire sur le foot comme expression des principaux maux de notre société française, qui n’en finit plus de crouler sous les incohérences. Avec en exergue l’attitude des faux supporters qui sont entrés illégalement au Stade de France samedi soir, lors de la finale de la Ligue des Champions entre Liverpool et le Real Madrid. Il ne s’agit pas de parler de cette triste soirée en particulier, mais bien d’évoquer l’image que le foot renvoie, sur fond d’inversion des valeurs.

Avant je regardais le foot très régulièrement, quasiment tous les matchs diffusés sur les chaines « non payantes », en réalité déjà financées avec la redevance. Peu à peu, comme tous les observateurs non inconditionnels et un tant soit peu lucides, j’ai vu la situation se dégrader. Puis le point de rupture est arrivé pour moi, le point de non-retour avec le fameux coup de boule de Zinédine Zidane en finale de la Coupe du Monde 2006. Cela faisait suite aux émeutes de 2005 où la France avait reculé devant sa jeunesse excitée, attisée par les semeurs de haine qui pullulent dans les cités, et qui, depuis, se sont malheureusement diffusés dans tout le pays. Ce coup de tête, porté par le meilleur joueur sur la pelouse, a non seulement privé la France de la victoire, mais a en plus exonéré tous les jeunes de la retenue salutaire à la vie en collectivité. La violence était adulée, portée sur le devant de la scène par un pays qui balançait entre célébrer son joueur fétiche et tout ce qu’il représentait, et sanctionner comme il aurait dû l’acte violent qu’il venait de commettre. Les défenseurs de Zizou dirent qu’il était humain comme...