EnseignementÉducation nationale

Le naufrage de l’Éducation nationale : le niveau des enseignants (partie 5)

CONTRIBUTION / OPINION. À travers cette série de cinq articles, notre lecteur se propose de disséquer les failles du système éducatif français. Dans cette dernière partie, il se penche sur la clé de voûte du système, à savoir la question du niveau des professeurs.
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Dans certaines matières, en particulier les maths et les disciplines scientifiques, la désaffection dont souffrent les concours de recrutement d’enseignants ne date pas d’aujourd’hui. Déjà durant les années 90, des articles de presse sonnaient le tocsin à propos du faible niveau de recrutement de certains professeurs de mathématiques. Les rapports du jury de cette époque ne sont pas — ou plus — en ligne sur Internet, nous avons néanmoins réussi à rassembler quelques statistiques très parlantes sur la — faible — sélectivité du Capes de mathématiques (tableau et graphique ci-dessous) au cours des trente dernières années.

Le nombre de candidats culmine à près de 8300 en 1997 : c’était l’époque où l’argument de la sécurité de l’emploi avait encore quelque poids dans les comportements des candidats potentiels et où cet argument n’avait pas encore été complètement laminé par les problèmes de faible rémunération et d’indiscipline en classe. Il diminue ensuite de manière régulière et rapide, jusqu’à l’effondrement récent dû notamment à l’élévation de la condition de diplôme pour pouvoir se présenter (le master est désormais exigé alors que la licence suffisait auparavant). Dès le début des années 1990, le jury peine à trouver des candidats en nombre et en valeur suffisants pour pourvoir tous les postes, ce qui se traduit de 1991 à 1996 par un écart important entre le nombre de postes ouverts et le nombre de postes pourvus. L’écart entre les deux grandeurs se réduit ensuite, sans doute par abaissement des exigences — il faudrait en toute rigueur disposer des rapports du jury de cette époque pour en avoir la confirmation. En tout cas depuis 2011 (période pour laquelle les données sont disponibles), la barre d’admissibilité se situe avec constance aux alentours de 6 à 7/20, et la barre d’admission autour de 8/20. Il ne faut pas s’étonner, dans...

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