Le présent article est le premier d’une série de cinq articles consacrés à l’éducation. Un vaste sujet que nous ne prétendons pas traiter dans toutes ses dimensions. À partir des données statistiques disponibles pour la France et pour des pays comparables au nôtre sur les dernières décennies, nous examinons plus particulièrement le niveau des élèves, le niveau de recrutement des professeurs, leur rémunération, et les problèmes d’indiscipline en classe.

Penchons-nous d’abord sur la question du niveau des élèves. Trois dispositifs internationaux, réitérés à intervalles de temps réguliers, s’attachent à décrire les performances en mathématiques, en science et en lecture des élèves à des stades bien précis du parcours éducatif : le dispositif PISA sous la houlette de l’OCDE et les dispositifs TIMSS et PIRLS, qui sont réalisés sous l’égide d’institutions académiques américaines (Mullis et alii, 2016 et 2020). Dans les trois cas, les notes sont calibrées de façon à ce que leur moyenne (sur l’ensemble des élèves évalués, tous pays confondus) soit égale à 500, et l’écart-type à 100. De la sorte, les 2/3 des élèves ont une note comprise entre 400 et 600, 2,5 % des élèves évalués dans le cadre du dispositif ont une note inférieure à 300 et 2,5 %, une note supérieure à 700.

Avec quelques nuances entre les trois dispositifs, deux conclusions majeures s’en dégagent concernant la France : son système éducatif se situe sensiblement en dessous de la moyenne des pays occidentaux au vu des dernières données disponibles, et la performance française s’est dégradée au cours des 20 ou 25 dernières années. La baisse des performances des élèves français en langue française, en mathématiques et en sciences est également attestée par le dispositif Cedre, spécifique à la France et géré par le ministère de l’Éducation nationale (Arzoumanian 2015).

Ainsi, si l’on retient les résultats de PISA,...