« Le vieux monde se meurt, le Nouveau Monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres. » Antonio Gramsci

Comme la finance s’éloigne souvent du réel, la politique se détache de plus en plus des fondamentaux du pays. Nous sommes dans une bulle politique et elle est en train de faire « pschit ». Espérons qu’elle ne fasse pas un « boum » trop violent…

Les Français aiment brandir partout les idéaux de Liberté et défendre les valeurs républicaines, mais quand il s’agit de faire la démocratie, on ne trouve plus grand monde. Voyez un peu les élections européennes : la moitié n’en a que faire (en s’abstenant), un quart semble ne plus en vouloir (en visant les « extrêmes »), et les autres se cherchent à la dérive…

Et Macron en rajoute en décidant la dissolution surprise de l’Assemblée nationale. Il veut sauver la démocratie, il risque bien de la perdre. J’analyse cette décision irresponsable sous trois dimensions :

Psychologique : cette décision prise sous le coup de l’émotion est la marque d’une blessure narcissique, d’un homme qui a toujours réussi et ne peut imaginer la défaite

Comique : la politique est pour lui le devant de la scène de la comédie humaine ; ce n’est qu’un vaste jeu où l’objectif est de gagner, seul. Il joue au poker, disent certains, je le crois volontiers. Un caprice d’enfant…

Stratégique : calculateur froid et cynique, tacticien hors pair de la politique politicienne, il prévoit de gagner sur les deux tableaux. Soit les élections législatives confirment sa déroute, et il espère dans ce cas montrer au pays l’incompétence du RN à gouverner. Soit les élections législatives, par le mode de scrutin (uninominal majoritaire à deux tours) conjugué à un front anti-RN au deuxième tour et l’improbabilité d’union des droites dans les trois semaines à venir, atténuent sa déconvenue par consolidation des...