Les faux attraits du nouveau monde
OPINION. Vendu comme l'apogée du progrès, le nouveau monde risque fort vite d’apparaître comme une illusion : un monde dans lequel une multitude d’intermédiaires fausse notre rapport au temps et au réel.
Le temps, celui qui court sur nos montres, nous entoure. Nul n’y échappe, où qu’il soit. Il est un repère universel, permettant de placer dans l’histoire de tous et de chacun chaque évènement, chaque instant vécu ou à vivre. Ceci n’a pas changé depuis les origines, et ne changera jamais.
Le nouveau et l’ancien monde qu’on nous impose comme vision
Ce qui a changé, c’est notre relation avec le temps. Celle-ci a considérablement évolué, et cette tendance ne fait que s’accentuer. On en est venu à séparer le monde en deux, comme l’aime à le faire Emmanuel Macron, en distinguant « le nouveau monde » de « l’ancien monde ». Cette distinction s’appuie sur le progrès, défini comme ce qui est nouveau ou novateur. On ne considère plus la productivité, encore moins l’épanouissement ou le bonheur et la liberté des peuples. Cette approche toute conceptuelle de nouveau et de l’ancien monde considère que la maîtrise du temps relève du progrès. On tient pour plus avancées que les autres les sociétés ayant la faculté de pouvoir accomplir davantage et plus rapidement, toujours dans cette perspective du progrès. Ceci, sans inclure dans ces réalisations la durabilité, la beauté, ou encore son accessibilité à tous. Ainsi, nos élites et adeptes de la mondialisation ne parlent plus de conservateurs et progressistes, ils ont recours à un vocabulaire plus clivant et péjoratif. Le nouveau s’oppose à l’ancien, l’ancien appartient au passé. Le temps fait irruption dans notre appartenance au monde.
Il est évident que ces deux mondes qui se font face sont virtuels. Nous ne sommes plus au XVe siècle lors de la découverte des Amériques par Christophe Colomb. Chacun d’entre nous est dans le monde. Cependant, la perception qu’il a du temps le fait basculer soit dans l’un, soit dans l’autre.
Le nouveau monde, la « start-up nation », revendique...