Atteindre un certain âge, peut-être un sujet de satisfaction lorsque vous avez gardé la santé et que vous avez encore l’énergie pour vous projeter dans l’avenir. C’est aussi l’occasion d’essayer de partager les sentiments qui vous animent face au temps qui passe. Je suis surpris d’avoir pu vivre plusieurs générations dont chacune est théoriquement d’une durée de vingt-cinq années.

Pourtant l’évolution de nos sociétés, des techniques, des modes de production et de consommation se répand maintenant à un tel rythme qu’une génération contemporaine semble durer que 10 ans !

Les témoins des générations précédentes constituent en quelque sorte l’étalon de ces années qui passent. Leur disparition nous fait prendre conscience que l’on a pris insuffisamment de temps pour les écouter, transmettre leur mémoire, collectionner et mettre à l’abri les traces de leur vécu.

À ce jour, il nous est impossible de rencontrer un ancien des deux guerres mondiales, des témoins du Front populaire et bientôt de ceux qui ont travaillé dans les mines ou qui labouraient des petits lopins de terre alors que les anciens combattants de la guerre d’Algérie nous quittent de plus en plus.

Outre les récits, certains livres ou certaines photographies nous font retrouver le temps passé ; l’antan nous saisissant…. Citons quatre exemples :

1- une photographie datant de 1920 lors de l’inauguration du monument aux morts dans une commune rurale de mon canton nous montre près de 200 hommes avec chapeau et costume du dimanche assistant à cette célébration. Cette commune compte maintenant à peine 60 habitants.

2- une photographie d’un mariage datant de 1922 où plusieurs femmes de tout âge portent des coiffes et des châles typiques de leur région auxquels s’étaient joints deux paysans cabretaïre et accordéoniste du village.

3- une photographie de 1946 où tous les élèves de l’école communale accompagnés de leur instituteur...