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Les images peuvent-elles nous aider à réfléchir ?

OPINION. Si elles permettent d’illustrer la réalité, les images peuvent aussi être le vecteur de manipulation par l’émotion, et ainsi altérer notre capacité à penser le monde.

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J’avais déjà évoqué cette question dans une précédente tribune, mais les événements actuels prolongent la période « covidienne » que nous venons de subir pendant deux années, bien que le sujet ne soit plus le même… La crise ukrainienne a envahi subitement la presse et les médias télévisés. Les experts en infectiologie, les chefs de service de médecine et les « sachants » de la santé publique ont subitement laissé la place à des généraux et à des ambassadeurs en retraite pour se lancer dans des explications géopolitiques, de stratégie militaire et d’histoire contemporaine.

Il y a cependant un point commun sur ces deux événements : le rôle des images et le sentiment de peur qu’elles peuvent susciter… Le pouvoir des images dont on ne peut pas toujours vérifier la véracité est plus que jamais omniprésent, évalué, contrôlé, voire utilisé à bon ou mauvais escient. Nous ne pouvons nier que nous en subissons personnellement consciemment ou inconsciemment les effets. Pour la Covid, on nous a asséné quotidiennement de reportages montrant des couloirs d’hôpitaux saturés, des halles de sports converties en vaccinodromes puis des enfants tout surpris qu’on les autorise à ôter leur masque après deux années d’obligation, des statistiques et courbes évolutives, pour finir sur des obligations vaccinales prises par nos députés et sénateurs. On eût cru que les images suffisaient pour nous aider à comprendre ce qui se passait. Notre cerveau captait instinctivement ces messages émotionnels ne laissant plus de place pour la pensée et la réflexion si l’on n’y prenait garde. Alors sont arrivés individuellement le sentiment profond de peur génératrice d’angoisse et collectivement un mouvement de destruction de lien social.

Il est certes plus rapide et plus facile de succomber à l’effet instantané provoqué par une image « choc » et à des commentaires tout faits. L’acte de penser devient laborieux et parfois interprété...

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