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Les personnes âgées doivent-elles « s’auto-confiner » ?

DÉBAT. Des membres du Conseil scientifique ont plaidé cette semaine pour un changement de stratégie concernant les restrictions sanitaires. Ils préconisent « l’auto-isolement » des personnes âgées en raison de leur plus forte vulnérabilité au coronavirus. Une question taboue qui révèle un conflit de générations ? C’est le débat de ce dimanche.

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L’idée avait disparu des radars, elle refait surface dans un article de la revue médicale The Lancet Public Health : cinq membres du Conseil scientifique français souhaitent établir une nouvelle méthode pour combattre la pandémie sans pénaliser toute la population, il s’agit d’encourager « l’auto-isolement » des personnes âgées (la tranche d’âge n’est pas précisée) en raison de la plus grande dangerosité et du virus vis-à-vis d’eux.

Ces scientifiques veulent que la méthode se base sur « un contrat social clair et transparent » qui consisterait en un auto-confinement qui ne concernerait que les personnes âgées pas encore vaccinées (jusqu’à leur vaccination) ; en contrepartie, les jeunes devraient accepter de continuer à vivre avec les gestes barrières. Cette stratégie viserait, selon eux, à éviter un nouveau confinement dont « [l’]usage doit être réévalué afin qu'il ne soit plus mis en œuvre qu'en dernier recours ».

Parmi les arguments avancés par les défenseurs de cette approche : la surmortalité des personnes âgées vis-à-vis du COVID-19. En effet, les personnes de 65 ans et plus représentent 92% des morts du coronavirus en France et les plus de 75 ans, 75% des décès à l’hôpital. Cela permettrait donc une meilleure protection de ces classes d’âges sans pénaliser les autres.

Car l’un des arguments sous-jacents est celui-ci : les jeunes sont particulièrement affectés par la crise et crient à l’injustice. Ils dénoncent une absence de lien social pesante pour leur santé mentale, une absence de perspective économique et professionnelle pour l’avenir et une impression de « passer à côté de leurs meilleures années ». Selon un sondage OpinionWay, 76% des jeunes de 18 à 30 ans « ressentent l’impact de la crise sur leur santé mentale » et 30% d’entre eux ont eu « des pensées suicidaires ».

Ces restrictions sanitaires sont perçues comme d’autant plus injustes par les jeunes que les personnes âgées sont pour...

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