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Lettre du président Macron au Financial Times : un scandale

OPINION. Le 4 novembre, le président Macron répondait à un article du Financial Times, publié la veille, qui dénonçait la façon dont la France stigmatisait les musulmans par ses discours sur le séparatisme et le terrorisme. Cette réponse est scandaleuse, tant par sa forme que par son contenu.

Lettre du président Macron au Financial Times : un scandale

Le 4 novembre, le président Macron répondait à un article du Financial Times, publié la veille, qui dénonçait la façon dont la France stigmatisait les musulmans par ses discours sur le séparatisme et le terrorisme. Le texte français de cette réponse se trouve sur le site internet officiel de l’Élysée.

Cette réponse est scandaleuse, tant par sa forme que par son contenu.

Par sa forme tout d’abord. Comment l’Élysée a pu ne pas voir à quel point une telle réponse du président de la République française était honteuse et dégradante. Un président de la République n’a pas à répondre personnellement à un article de journal, encore moins à en publier le texte sur le site officiel du palais présidentiel. Le président lui-même rappelle dans sa lettre quel est son rang et n’en est pas peu fier : « chef d’un État membre de l’ONU et du G7 ». On ne voit pas très bien ce que l’ONU et le G7 viennent faire en cette affaire : la République française se suffisait amplement à elle-même. Et d’ajouter qu’on ne saurait mettre sur le même plan « le discours d’un chef d’État » et « les propos rapportés d’un commentateur anonyme ». Ne voit-il pas que c’est lui-même qui se place à ce niveau de comparaison en répliquant au dit commentateur ?

Sans cesse, on nous rappelle les principes de la République, le respect qu’on doit à la République. En l’occurrence, cette lettre, parce qu’elle est présidentielle, ne fait qu’abaisser la République et la fonction présidentielle au niveau des controverses journalistiques. On entretient à grands frais, à Londres, une ambassade qui doit bien avoir un service de presse : c’était à lui de répondre et faire savoir que la France n’appréciait pas ces critiques désobligeantes. Car en cette affa...

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