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Leurre d'été

CONTRIBUTION / OPINON. Les Jeux Olympiques 2024, qui réunissent la nation autour de leurs athlètes et des médailles qu'ils remportent ne sont-ils au fond qu'une énième variation de fameux tandem "du pain et des jeux". En attendant, ce ne sont pas les exemples historiques qui manquent.

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© Ashley Landis/AP/SIPA


Emmanuel Macron l’a affirmé dans son entretien télévisé du 23 juillet dernier : les Jeux olympiques de Paris seront une « trêve » dans la vie politique française. Deux semaines où tout débat public, toute autre forme d’actualité sera passée sous silence. Comme pour tout évènement sportif de ce type dont la Coupe du monde de football 1998 dans sa version « black, blanc, beur » demeure l’exemple le plus frappant, les JO vont donc tout écraser sur leur passage. Pause bienvenue dans une société fracturée ou chloroforme social dilapidé par une société du spectacle toujours plus apte à fabriquer du consentement factice ?


Trop clivante


S’inscrivant très clairement dans la lignée du fameux défilé du bicentenaire de la Révolution française dans sa version Jean-Paul Goude de 1989, la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 orchestrée par Thomas Jolly a surpris, désarçonné, voire choqué le public traditionnellement voué au sport : trop engagée, trop clivante, trop clairement en faveur de la communauté LGBT. En un mot, pas assez consensuelle et surtout pas assez lisse. On pense ce qu’on veut du parti pris à gauche toute de cette cérémonie d’ouverture et des valeurs comme des artistes mis en avant , celle-ci aura explosé façon punk les codes en vigueur et permis de souligner, en creux, l’homophobie endémique régnant encore malheureusement dans le milieu sportif de 2024. Une note dissonante, jouissive pour ceux ne goûtant guère l’enthousiasme béat et forcé face à ce genre de barnum habituel, mais isolée et de courte durée.


Fabrique du consentement


Depuis le 27 juillet, il ne vaut mieux pas en effet être trop allergique au sport. Sans s’étaler sur la couverture médiatique tout azimut et tous médias confondus de ces JO, prenons un seul exemple : l’antenne de France Inter. Que celle-ci, radio de service public, consacre une part importante de ses programmes...

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