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L’ordre mondial en guerre perpétuelle : ambivalences géopolitiques (3/3)

CONTRIBUTION / OPINION. La reprise du conflit entre Israël et la Palestine éloigne encore un peu plus les espoirs nés de l’après-guerre d’une utopique paix perpétuelle. La « communauté internationale » n’a plus de commun que le nom.

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Ce texte est la dernière partie d'une contribution en trois parties. Retrouvez la première partie ici et la deuxième ici.


Il était une fois, dans les années 1990, deux anniversaires dont la victoire de 1993 des États-Unis dans un rôle déterminant dans la politique internationale faisant croire qu’avec la fin de la guerre froide, l’ordre mondial demeurait intact, qu’il n’y avait rien à changer. Presque simultanément, un autre anniversaire peut être rappelé : avril 1996, avec l’instauration du groupe de Shanghai qui constituait un partenariat stratégique né dans la foulée de l’écroulement de l’URSS. Autre implication, c’est la fondation de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en 2001, entre la Chine et la Russie et quatre autres pays d’Asie centrale, qui accentue le pivot vers l’Indopacifique.

Le vrai enjeu consiste à comment intégrer à cette vision géopolitique l’Eurasie. Ce qui est nouveau depuis sa fondation c’est que plusieurs élargissements en font à présent la seconde plus grande alliance régionale du monde, soit juste derrière l’ONU avec 42 % de la population mondiale, sa priorité demeure la sécurité collective, la lutte contre le terrorisme. Ce qu’on peut encore ajouter, c’est que fondamentalement la Chine ne s’intéresse pas à l’Occident, mais au sud global pour étendre son influence et contrecarrer l’Occident dans lequel elle ne croit plus à son modèle basé sur la démocratie.

Ce sont donc essentiellement des raisons géopolitiques qui guident la rivalité sino-américaine. À l’opposé des standards américains et de sa politique de confrontation, comme en témoignent les guerres au Moyen-Orient. La Chine montre une stratégie fondée sur l’expansion de partenariat stratégique et là réside l’enjeu immédiat pour la Chine : on découvre peu à peu (le premier document officiel chinois sur sa politique arabe date de janvier 2016) que Pékin n’a pas de politique étrangère spécifique au Moyen-Orient, on...

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