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Notre modèle de protection civile est en danger !

OPINION. Crise des vocations, organisation vieillissante, moyens matériels dégradés… Les sapeurs-pompiers font face à une profonde crise, qui appelle une réponse politique à la hauteur des enjeux.

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D’évidence, c’est sous le signe d’une crise profonde que s’est ouvert ce mercredi 13 octobre à Marseille, le 127e congrès national des sapeurs-pompiers. Depuis plusieurs années déjà, les chefs de ce qui constitue notre plus importante force de secours, d’aide et d’assistance aux personnes attirent, sans grands résultats, l’attention de nos dirigeants sur les énormes difficultés que rencontre cette institution dans l’exercice de ses missions quotidiennes. Confrontés à des problèmes d’organisation, de recrutement, de renouvellement et d’adaptation des matériels, mais aussi à une prolifération des missions dans un cadre sécuritaire de plus en plus inquiétant, les sapeurs-pompiers atteignent désormais les limites d’un exercice qui ne peut plus durer.

Premier obstacle rencontré, la crise des vocations. Ce phénomène, qui n’épargne même plus les célèbres pompiers de Paris, est une réalité depuis trop longtemps. Confrontés à une augmentation importante des missions (entre 60 et 80 % en 10 ans), les effectifs n’ont pas suivi. Bien plus, ils ont diminué de 10 % en moyenne, menant à la limite de la rupture certaines unités, et faisant courir, du fait d’un suremploi permanent, un risque réel supplémentaire aux effectifs engagés.

Seconde difficulté, particulièrement dénoncée à l’occasion de ce congrès, l’accumulation des missions « non urgentes » liées à l’existence d’un système de santé en pleine dérive. C’est, à n’en pas douter, tout notre modèle de protection civile qu’il faut changer, en réorganisant de fond en comble le pré-hospitalier et l’hospitalier. Cette réalité est notamment un des grands enseignements que la pandémie liée au Covid-19 nous aura appris.

Autre signe inquiétant, le vieillissement des moyens lourds d’intervention (canadairs par exemple) et, d’une façon générale, le manque et la vétusté des moyens d’interventions. Ces dernières années, en partie pour cause de réchauffement climatique, ont vu une augmentation significative des catastrophes naturelles. Feux de forêt gigantesques et inondations catastrophiques,...

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