Notre société est digne d’une gouvernance démocratique de la pandémie
OPINION. Refonder un pacte de confiance s’avère désormais urgent, au regard des conséquences liées à une conception autoritaire du processus décisionnel. Plaidoyer pour une gouvernance démocratique de la pandémie.
Refonder un pacte de confiance est urgent
Au constat d’échec, voire d’impuissance à contrôler la pandémie, s’ajoute désormais la désespérance et l’absence de toute autre perspective que celle d’un pire qui nous est annoncé. Que d’autres pays soient eux aussi contraints à restreindre les libertés individuelles, à réinstaurer un confinement, ne serait-ce que nocturne, ne nous console pas d’une désillusion. Est-ce la méthode de gouvernance qui est en cause, ou notre incapacité à saisir le sens de nos responsabilités sociales alors que les discours incantatoires et les prescriptions s’avèrent inopérants ? Nous n’avons plus le temps de dresser un bilan de ce qui a été arbitré, affirmé et proclamé hier, si ce n’est pour comprendre enfin qu’il est urgent de faire société autrement face au Covid-19.
Depuis l’annonce du confinement de nuit le 14 octobre 2020, la mesure s’est progressivement étendue dans les territoires où les autorités l’estimaient nécessaire. Puis le 30 octobre un confinement généralisé a amplifié le dispositif, prolongé a priori jusqu’au 1er décembre en fonction des données épidémiologiques.
Nous comprenons que la faculté d’initiative du gouvernement est limitée dans ses marges de manœuvre, faute d’avoir su envisager et adopter une stratégie concertée, adéquate, cohérente et tenable dès lors qu’elle aurait intégré une analyse pertinente des circonstances. Au point d’évoquer déjà d’autres décisions plus contraignantes, tant le manque d’anticipation et d’intelligence du phénomène pandémique, soumet à des adaptations et plus encore à des renoncements qui menacent nos valeurs.
La prorogation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 16 février 2021 avec cette gouvernance de la crise par ordonnances, ne constitue pas un message politique rassurant alors que la défiance fragilise la décision publique. L’acceptabilité de la société, sa tolérance à des dispositifs erratiques, approximatifs et ressentis en bien des cas comme injustifiés voire abusifs, est proche de la rupture et donc...