DécentralisationTerritoire

Paris a abandonné la France

Notre capitale a trahi sa vocation. Elle n’éclaire plus le pays, elle le consume.

/2020/07/20200703_105738_0000

Autrefois ville lumière, inspirée et inspirante, notre capitale, en flammes chaque samedi pendant des mois et au cœur même de son Ile de la Cité il y a un an, n’est désormais bonne qu’à aspirer ou à soutirer. Le prix de la vie, les incivilités et les levées de fonds entre amis s’y multiplient comme autant de rats voraces. Capitale cannibale, elle mange les hommes, leurs espoirs et leur âme comme un vautour qui, ayant déjà dévoré la carcasse, n’a plus que la moelle à sucer.

Paris, et par là j’entends le siège du pouvoir de la morale progressiste, n’est plus en mesure de créer quoi que ce soit de beau et de durable. L’acier plutôt que la pierre, les espaces végétalisés à la place de massifs ordonnés, les trottinettes au lieu des vélibs, tout changement est bon à prendre. La liste est longue de ces petits rien que les parisiens acceptent au quotidien et qui s’enkystent pour devenir demain des tumeurs fatales. La stratégie des petits pas a mené l’homme hors de l’humain et seules les vieilles pierres parviennent encore à supporter une horde de déracinés gonflés à l’hélium des bons sentiments. Ces français plus proches d’un New-Yorkais ou d’un Berlinois que d’un Picard ricanent et rationalisent sur les bancs même où on rigolait et on raisonnait.

Des chemins vicinaux, des routes ancestrales, des fils de France montait la sève créative de tout un pays jusqu’à sa capitale. On allait y chercher le succès, les idées, les règles. La vie y a toujours été un peu rude, les portes toujours plus closes qu’ailleurs mais on faisait contre mauvaise fortune bon cœur. Aujourd’hui, on y échange contre fortune son cœur. Et la Seine ne reflète plus que les beaux mensonges que l’on se fait pour y vivre.

Le sang des...

Vous aimerez aussi