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Pérorer n’est pas gouverner

CONTRIBUTION / OPINION. Communiquer plus pour gouverner moins : la méthode est bien connue. Mais bien peu est fait pour enrayer cette méchanique, regrette notre contributeur. D'autant que d'assourdissants silences subsistent sur des sujets qui mériteraient, eux, plus ample communication.

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Emmanuel Macron et Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, en septembre 2021 pour célébrer le 40e anniversaire du TGV© ELIOT BLONDET/POOL/SIPA


« J’ai connu des temps que les moins de vingt ans  ne peuvent pas connaître » chantait Charles Aznavour dans La Bohême. Des temps anciens, disais-je, au cours desquels la haute sphère politique était moins diserte. Pour autant, cela ne l’empêchait pas d’agir.

Il  n’y avait pas encore la pléthore de médias que nous connaissons dorénavant. Point de réseaux sociaux – ou asociaux – où chacun peut y montrer son niveau de culture – ou d’inculture –, donner son avis d’expert en rien et, accessoirement, y déposer son fiel sous couvert d’anonymat. Rappelons au passage que ces médias participent grandement, pour ceux qui en doutent encore, à un certain mal être d’une grande partie de notre jeunesse.

Je pensais benoîtement que notre élite dirigeante resterait quelque peu en marge de ces tous nouveaux supports. Eh bien non ! Pour être en phase avec une mode planétaire, tout le monde, de bas en haut et de haut en bas, « tweete » (gazouille) et « like » (aime) voire « relike » à tout-va. Certes, il y aura toujours quelques gaulois réfractaires, dont je fais partie… mais bon,  je me soigne ou du moins j’essaie !

La genèse de cette « envie irrépressible de faire des phrases à tout propos » (Francis Blanche dans Les Tontons flingueurs) apparaît dans les années 70 avec un slogan qui fait fureur : « L’important, c’est de communiquer ! » Rappelons que nous venons à cette période de subir, si je puis dire, les événements de Mai 68 avec une autre célèbre formule, « il est interdit d’interdire », qui résonne encore à mes oreilles. Pourquoi donc s’étonner du désordre actuel ? Ne récolte-t-on pas ce qu’on a semé ?

Mais revenons à nos moutons, puisque nous sommes dans l’ère de l’immédiateté, tout évènement dit important doit faire désormais l’objet d’une déclaration, le plus tôt possible et musclée autant que faire ce...

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