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Politique et environnement : encore des mots, toujours des mots ?

OPINION. Depuis que les scientifiques s’intéressent à l’impact de l’homme sur l’environnement, l’écologie est devenue un objet politique. Mais derrière les discours et les récupérations idéologiques, il y a peu d’action, surtout de la part de ceux qui en parlent le plus.

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« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». C’est par ces mots solennels, implacables que Jacques Chirac, en 2002 au quatrième Sommet de la Terre à Johannesburg, alerta les dirigeants du monde entier sur l’urgence climatique. Ce discours est considéré, aujourd’hui encore, comme le discours le plus important jamais prononcé sur l’environnement. 45 ans après la catastrophe de Seveso, 35 ans après celle de Tchernobyl (dont les conséquences sanitaires à long terme restent débattues depuis des années) et la marée noire d’Exxon Valdez (contaminant plus de 2000 km de côtes), que reste-t-il de ce discours ? Première nation au monde à avoir créé une association de protection de la nature — c’était en 1854 avec la Société impériale zoologique d’acclimatation par Isidore Geoffroy —, la France a fait figure de pionnière en matière de conscience écologique. Depuis 1974 où elle vît son premier candidat écologiste se présenter aux élections présidentielles — René Dumont qui sillonna la France à vélo pendant sa campagne et qui remporta 1,32 % des suffrages — et à l’heure où l’écologie est devenue un enjeu politique, où en est-on ? Les mots sont-ils suivis de faits et les faits sont-ils suivis de résultats ?

Il n’y a plus à ergoter, c’est un constat unanimement partagé : la planète va mal. La mainmise de l’homme sur l’environnement lui est fatale. « Le constat du désastre environnemental ne fait plus doute. Et jusqu’ici on n’a pas d’autres explications au réchauffement climatique que celle de la participation humaine et large à ce réchauffement », explique Alain Papaux, chercheur à l’université de Lausanne et co-auteur du Dictionnaire de la pensée écologique(éditions PUF). « Cette part humaine fait consensus, et du point de vue de la prise de conscience, ça a formidablement avancé. C’est même fulgurant ». Les consciences sont claires : tout le monde s’accorde sur...

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