Crise Sanitaire

Reconfinement : il est interdit de ne pas interdire ?

OPINION. Après déjà bientôt un an de vie en apesanteur, le rouleau compresseur du tout-sanitaire continue de peser sur la vie collective. Plus que jamais, la société se désagrège, tiraillée entre deux de ses valeurs cardinales : la liberté et l’égalité. Une tribune de Lydia Girous qui publie le 17 février Assimilation : en finir avec un tabou français, chez L'Observatoire.

/2021/01/reconfinement, covid

87 millions de cas de COVID, un peu plus de 2 millions de décès pour 7 milliards d’individus : taux de mortalité = 0,028% taux de létalité = 2,18 % avec environ 90% des décès dans la tranche des plus de 65 ans...et le monde s’est arrêté de tourner dans une sacralisation inouïe du principe de précaution et du nouveau totem de la santé (la vie ?) éternelle... qui ont plongé la population mondiale dans un processus d’auto-asservissement instantané.

La crise COVID 19 est bien plus qu’une crise sanitaire aux conséquences économiques et sociales désastreuses. Elle est le déclencheur d’une crise plus profonde de nature psycho-sociale et anthropologique qui couvait depuis longtemps, notamment dans les sociales-démocraties…où la liberté semblait tellement acquise qu’elle en était devenue secondaire cédant la place à une forme d’hédonisme égocentrique dont le nouveau Dieu est la médecine, la santé individuelle.

Perdues dans le vide idéologique, l’opulence matérielle, les fractures et les peurs civilisationnelles et communautaires, les sociétés modernes se sont progressivement enfermées dans le culte du plaisir, de l’apparence et du bien-être individuel. Depuis longtemps nos sociétés ne font plus société et ne sont que l’addition d’égocentrismes plus ou moins retenus. Il ne suffisait que d’une étincelle pour faire éclater cette illusion de « faire société » et de vivre ensemble. Un « vivre ensemble » rayé d’un trait de plume sans que personne ne proteste, figé par une sidération et une peur collective aussi absurdes qu’inouïes. La crise COVID est une crise anthropologique qui génère deux grandes cassures voire inversions de valeur : les jeunes doivent protéger au prix de leur liberté, de leur santé psychologique et économique les plus anciens. La liberté doit s’effacer derrière la santé publique et le diktat scientifique, au nom du fantasme d’une santé collective absolue. Dès lors, nous avons dit adieu sans sourciller à la liberté...

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