La légalité. Aujourd’hui encore, le mot est tabou. Dans les années d’abondance, il semblait naturel et s’imposait de soi. Mais le temps est révolu d’une citoyenneté à peu de frais et la question se pose, aujourd’hui plus que jamais : quelle est la valeur d’une loi quand le chef de l’État, trahissant la population, viole l’État de droit, bafoue la Constitution, répand la violence et le sang ? La loi est-elle la loi quand elle est dévoyée par des « élites » cyniques et assoiffées d’argent ? En vérité, la loi est illégale quand le pouvoir, devenu puissance et domination, condamne le peuple à la servitude et à la misère.

Dès 1940, Charles de Gaulle avait compris ce que nous-mêmes, par lâcheté ou cécité, refusons de comprendre aujourd’hui : on ne réforme pas de l’intérieur un appareil corrompu. Quand la République est menacée de mort, la résistance « hors norme » devient l’arme principale, la seule capable de chasser l’ennemi, fût-il élu ou non élu. N’en déplaise aux historiens subventionnés, la résistance ne se réduit pas à la vision idéalisée, et donc faussée, voire suspecte, d’un passé mythique et dépassé, fait de bravoure, de héros, de sacrifice et de surhumanité, qui la rend inaccessible au commun des mortels. La résistance est de tous les temps, elle est l’instrument au service du droit quand l’État est hors-la-loi. Mais résister n’est pas seulement dire « non » à l’abri de ses quatre murs, envahir la rue ou nourrir l’illusion, à travers les réseaux sociaux, d’avoir la parole et d’exister. Résister, c’est payer de sa personne, désobéir en actes, peser activement et effectivement sur le cours des choses et des événements. La résistance est une opposition au despote, elle est la transgression nécessaire, l’illégalité qui rompt la chaîne des illégalités quand la loi cesse d’assurer la paix, la justice et la sécurité. Il...