Réflexion sur le bien et le mal
CONTRIBUTION / OPINION. Notre société républicaine a beau être sécularisée, elle a encore besoin d’être imprégnée des notions de bien et de mal. Une nécessité qui recouvre tous les plans de la vie.
Une société n’existe que par une approche commune de ce qui est bien et de ce qui est mal, par les éléments qui la composent. Ses membres décident de ce qui doit être récompensé et de ce qui doit être puni. Si l’on observe les différentes civilisations, on ne peut que constater que c’était partout la religion qui définissait le bien et le mal. Cette définition était circonscrite à la zone d’influence de la religion du lieu.
Or depuis la Seconde Guerre mondiale, la montée en puissance du mondialisme qui veut se débarrasser des civilisations et le succès occidental du fantasme de la laïcité qui veut exclure la religion du collectif pour la confiner dans le domaine privé, ont fait du bien et du mal des notions émotives purement individuelles qui ne génèrent au collectif que des affrontements sans que les deux raisons profondes de ces affrontements soient clairement perçues. Comme toute discussion sur ce que les religions définissaient comme le bien et le mal est de fait interdite en public, l’échange devient impossible et la violence prend la place du dialogue, ce que montrent tous les jours les politiciens qui associent de plus en plus violence et simplisme avec un niveau intellectuel déclinant. Le bien et le mal deviennent la droite et la gauche ou la gauche et la droite, chacun se situant affectivement dans ce fourre-tout indéfini en étant absolument sûr d’avoir Dieu et le bien avec lui, le mal étant toujours réputé extrémiste ou mou et toujours chez l’autre.
Cela fait naturellement monter la haine que le pouvoir classe dans le mal sans se rendre compte qu’il a généré lui-même cette haine par sa définition infantile du bien par les très vagues « valeurs de la république » qui signifient l’énigmatique bon côté de ce qui est public, libre...