Santé mentale

Sommes-nous devenus fous ?

OPINION. Ce sont souvent des psychopathes qui accèdent au pouvoir. Ce sont des séducteurs narcissiques qui comblent les voeux secrets des foules. Ainsi s'explique l'irrationalité de certains comportements sociaux. Or, une démocratie ne peut résister aux tentations totalitaires que si elle est forte et ses citoyens en bonne santé mentale.

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Les malades mentaux sont enfermés dans des institutions psychiatriques mais la société regorge de fous en liberté, hommes et femmes : pervers, narcissiques, sociopathes, paranoïaques, dépressifs à l'excès. Certains se font remarquer, d'autres sont plus discrets. La violence est leur langage de communication sous toutes ses formes : maltraitance, humiliation, abandon, culpabilisation.

Mais il faut bien dire que cette folie n’épargne personne. Nous avons tous été, plus ou moins, des êtres blessés, dans notre vie familiale ou dans notre vie sociale. Certains ne s’en sortent pas trop mal, en claudiquant un peu et en surmontant leurs malaises grâce à une forme ou l’autre de résilience, mais d’autres s’enferment dans la haine, le ressentiment ou le retrait passif. Ils font du mal à leurs enfants, les brutalisant, les manipulant, les abandonnant. Et à leur tour, ces enfants brutalisés, manipulés, abandonnés deviennent violents, agressifs ou soumis, oscillant parfois entre le manque d’amour de soi et une surestimation de soi narcissique.

Le succès social et la réussite matérielle ne dépendent pas de notre degré de santé mentale : parfois au contraire. Ce sont souvent des psychopathes qui accèdent aux manettes du pouvoir dans la politique ou l’entreprise. Ce sont des séducteurs narcissiques qui comblent les voeux secrets des foules de trouver un objet d’admiration dans lequel refléter leurs rêves inassouvis de gloire et de reconnaissance.

C'est ainsi que s'explique l'irrationalité des comportements sociaux qui s'expriment par l'intimidation ou la soumission, l'égoïsme le plus cruel ou la philanthropie affectée, la violence gratuite ou l'adhésion aux thèses les plus délirantes. Or, une démocratie ne peut résister aux tentations totalitaires que si elle est forte et ses citoyens, du haut en bas de l’échelle sociale, en bonne santé mentale.

Le malheur que nous croyons surtout externe à nous-mêmes est avant tout interne. C’est notre faiblesse qui fait la force...

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