Egalitéparentalité

Sos pères en détresse : que fait la justice ?

OPINION. Alors que la demande d’égalité entre hommes et femmes s’étend dans le débat public, la question des pères en détresse est largement laissée de côté. Et si c’était un des angles morts du progressisme triomphant ? La journaliste Caroline Pastorelli nous offre un panorama fouillé sur la question en donnant la parole aux concernés.

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C’est l’histoire de Franck, consultant parisien de 52 ans, dont la compagne, enceinte de 4 mois de leur future fille, disparaît du jour au lendemain sans laisser d’adresse.

C’est celle de Stéphane, 41 ans, dans l’Hérault, qui trouve ce mot dans le salon à son retour du travail : « Je te quitte. Si tu veux revoir tes enfants je te conseille de prendre un avocat ».

C’est celle de Laurent, 48 ans, qui, quitté par la mère de son fils, s’entend dire « Ne te casse pas la tête avec une demande de résidence alternée, l'enfant n'est pas de toi ».

C’est aussi celle de François, 35 ans, gendarme en Côte d’Or, qui se voit privé de ses 2 enfants après 4 années de garde alternée parce que celle-ci a décidé, sans l’en prévenir, de déménager en Corse avec son nouveau compagnon (les écoles acceptant l’inscription des enfants sans signature des deux parents).

C’est l’histoire, absolument tragique, de Hervé, 47 ans, qui, à la suite d’une injonction d’une juge des enfants, s’est vu retirer en 2019 la garde de son fils de 9 ans au motif que leur lien était trop « fusionnel ». Le père et l’enfant ont été retrouvés mort le jour où celui-ci devait être placé dans une famille d’accueil en Haute-Saône.

Combien sont-ils ces pères à la dérive affective parce que privés de leurs enfants suite à une séparation conjugale conflictuelle ? Ces situations, il semble en exister des centaines de milliers en France. En fait, difficile d’avoir des chiffres tant le sujet est épineux et l’omerta reine dans le domaine. Mais tout de même. 2 millions d’enfants verraient rarement leur père, 600 000 ne le connaîtraient même pas et 250 000 enfants se retrouveraient chaque année au cœur de ces mêlées judiciaires familiales.

Il y a les combats médiatiques parce que...

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