On n’arrête pas le progrès : après l’essor exponentiel de OpenIA (propriété d’Elon Musk) et de son application « ChatGPT qui affole le monde éducatif » (à la « Une » du Figaro le vendredi 10 février 2023), le web 3.0 et ses promesses de bonheur numérique s’offrent à nous !

Facebook, rebaptisé « Meta » par son démiurge Mark Zuckerberg pour la circonstance, nous vante un « méta » univers, le tout sans LSD et ses effets secondaires délétères, sorte de paradis artificiel qui nous permettrait de vivre une « Second life » augmentée. Armés de notre casque de réalité virtuelle Oculus (ils sont très forts en oxymores), nous pourrons faire déambuler notre jumeau numérique ou avatar amélioré dans un univers « au-delà » du nôtre où nous pourrons consommer, rencontrer, interagir, aimer, penser, créer, bref « vivre » bien plus intensément. Notre cryptomonnaie en poche dans notre smoking virtuel, nous pourrons faire l’acquisition d’une terre d’exil numérique, d’un NFT dont nous deviendrons l’heureux propriétaire fictif, grâce à la « garantie virtuelle » d'une blockchain. Le plaisir de s’accorder une deuxième vie et une nouvelle physionomie, sans recours au lifting et aux régimes contraignants, bien plus performant que le « has  been » Photoshop ! Et pour les cinquantenaires à venir, la possibilité d’acquérir sa Rolex digitale, un must… Tellement différent de ce monde réel devenu sans magie ni surprise tellement prévisible et limité…

Je m’imagine déjà dans une classe virtuelle, où je retrouverais mes élèves holographiques dans un cadre « naturel » enchanteur ; ils auront plus de peine à me reconnaître cependant, tant qu’à faire ma jumelle numérique sera bien plus pin-up, petit arrangement avec le « réel »....De même, un environnement lagonaire et insulaire sera bien plus agréable et propice aux prochaines Assemblées générales du personnel, qu’une salle de réunion froide et éclairée aux néons. Débattre des enjeux éducatifs en bikinis, paréos et autres chemises hawaïennes sera bien plus favorable et...