UE : Didier Reynders, ou la quintessence de l’esprit maastrichtien
OPINION. N’ayant pas réussi à réformer le système politique de son pays, Didier Reynders ex-vice-Premier ministre belge est désormais commissaire européen à la Justice depuis décembre 2019, avec mission de la faire régner en Europe. Tout un programme… dans la droite ligne de l’idéologie maastrichtienne, mortifère pour les souverainetés nationales.
Depuis 2019, à Bruxelles, c’est Didier Reynders qui est commissaire à la Justice. L’homme est une personnalité éminente du petit monde politique belge. Il a tout d’abord fait carrière dans les affaires : c’est le profil classique de la technocratie européenne. Il a été à la tête des Chemins de fer belges, mais aussi président de la Record Bank : les banquiers et l’Europe, on pourrait écrire des milliers de pages ! Tout cela l’avait mené au poste de ministre des Finances – nous parlons de Didier Reynders, non d’Emmanuel Macron – et puis finalement, à celui de vice-premier ministre. Belle carrière.
Evidemment, cette ascension connut quelques moments délicats. Etant également devenu, en 2011, ministre des Affaires étrangères (et européennes, bien sûr), il avait bizarrement inauguré cette fonction. Lors d’un voyage officiel en Arabie saoudite, il avait rencontré, en 2012, le prince Nayef Al-Shaalan, condamné en France à dix ans de prison pour un trafic de deux tonnes de cocaïne par avion diplomatique. Certains trouvèrent cet entretien déplacé (Belga Press, 19.12.12). Didier Reynders déclara ne pas être au courant de cette condamnation et de la recherche par Interpol… Pas très aimable pour le professionnalisme de son ministère. Mais ce sont des détails qui n’ont pas empêché Bruxelles d’en faire un commissaire à la Justice.
D’autres ont été surpris que Didier Reynders ait choisi comme chef de cabinet Alexia Bertrand, fille du baron Luc Bertrand, président d’une des plus importantes holdings belges et une des plus grandes fortunes du pays. Il est vrai que la holding en question, Ackermans & van Haaren, dont elle était administrateur, détiendrait, selon certains, de nombreuses filiales dans des paradis fiscaux (PTB, 15.5.17). Mais on ne voit pas pourquoi cela empêcherait d’être commissaire européen à la Justice.
Et puis, peu avant d’accéder à cette dernière fonction, « le 14 septembre...