Je viens de terminer la lecture de « La voyageuse de nuit » de Laure Adler qui est un recueil de témoignages et de pensées sur la vieillesse. Je ne commenterai pas ce livre, qui se lit très bien malgré quelques inégalités, et qui m’a inspiré de nombreuses réflexions. Et surtout, il m’a replongé dans tous les moments passés avec mon grand-père maternel, papi Mimile, décédé depuis quatorze ans bientôt à l’âge de 89 ans. C’est le premier visage de la vieillesse dont je me souviens. Et c’est lui qui m’a transmis ces nombreuses valeurs auxquelles je crois fermement et qui donnent un vrai sens à notre vie. En plus de l’amour de la France qu’il avait chevillé au corps.

Je suis beaucoup allé le voir à une période où justement les repères manquent, et où adolescent, j’avais vraiment besoin d’un pilier et d’un guide pour éclairer ma vie et mon avenir. De quinze à vingt-cinq ans, j’ai parcouru aussi souvent que je l’ai pu les 450 kilomètres qui nous séparaient. En train, en voiture, et même en vélo, dans mes années de vacances itinérantes, durant lesquelles j’ai fait mes tours de France. J’ai appris à aimer notre belle France et la diversité de ses paysages qui défilaient sous mes yeux à la vitesse de mes pensées, et à la force de mes mollets.

Et je retrouvais la stabilité dont j’avais tant besoin dans l’image de mes racines et de ces valeurs que je puisais chez cet homme simple, mais si profond, honnête et si dense dans ses convictions qu’il ne lâchait pour rien au monde, même quand l’adversité le faisait douter et ébranlait quelque peu ses certitudes. Il s’en nourrissait pour se grandir davantage et se tenir droit, sûr de son sens de la vie, du partage et de l’honneur. Et...