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Voitures électriques : des lions menés par des ânes

OPINION. Stimulées par l’engouement pour les voitures électriques, de plus en plus d’entreprises développent leurs bornes de recharge, avec l’écologie en toile de fond marketing. Mais derrière, la question de l’infrastructure est plus complexe...

/2021/07/VOITURE-ELECTRIQUE-ENVIRONNEMENT

Stimulée par l’engouement administré pour la révolution mobilité électrique, la start-up Electra ambitionne de mettre à disposition des conducteurs 10 000 bornes de recharge d’ici à 2030, capables de fournir jusqu’à 300 kWh d’énergie à la demi-heure, appelant par conséquent en quasi permanence une puissance globale de 6 GW, ou 6 millions de KW. Ce serait bien le diable si, d’ici là, l’intouchable Tesla, totalisant aujourd’hui 800 bornes d’une puissance unitaire moyenne d’environ 400 KW, ne portait pas son réseau à quelque 4000 bornes appelant globalement et en continu une puissance de 1,6 GW.

Ainsi, une demande de recharge promettant d’être constamment supérieure à l’offre, sur ces deux seuls pôles, se dispose-t-elle à appeler en permanence, vers 2030, une puissance de plus de 7 GW, soit la puissance produite par 7 à 8 de nos réacteurs électronucléaires… ou par 18 000 à 20 000 éoliennes de 2 MW représentant trois fois le parc d’aérogénérateurs actuellement installé en France !

Or, si l’on en croit certains, la principale conséquence d’ampleur d’une révolution industrielle réputée spontanée sera loin de ne concerner qu’Electra et Tesla, le règne de la voiture électrique étant inéluctable et les grands constructeurs annonçant les uns après les autres l’arrêt de la production des modèles thermiques… Ne croyez surtout pas que le principe « direct producteur-consommateur » va ici s’imposer, par la grâce de la miraculeuse transition énergétique. Une station de recharge de 10 bornes de 300 KW appelant, à peu de choses près, la production totale d’une seule éolienne moderne, à pleine puissance (!), on aurait pu penser économiser la construction de (très) nombreux km de réseaux, en s’efforçant de raccorder directement l’une à l’autre, partout où c’est possible. Autant dire que, ce faisant, les usagers de nombres des stations concernées ne seraient pas encore rendus à destination !

Non, la cruelle...

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