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À gauche, l’impossible union

ARTICLE. Constatant que leurs campagnes présidentielles « ne décollent pas », Arnaud Montebourg puis Anne Hidalgo se sont chacun mis en tête d’appeler à une primaire pour faire émerger un candidat commun à gauche. Mais aucun des concurrents ne semble disposé à se retirer au profit d’un autre, comme le souhaitaient pourtant 66% des électeurs de gauche.

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Tremblement de terre en vue à gauche, ou brève secousse médiatique sans conséquence ? Puisque « rien n’a bougé » depuis le lancement de sa campagne, Arnaud Montebourg a lancé (dans un entretien publié le 8 décembre dans Libération)« un appel à l’unification » de la gauche autour d’un projet et d’un candidat commun pour faire face à « l’extrême-droite ». Avant de prolonger cet entretien d’une « adresse au peuple de gauche » et d’un passage sur France info le lendemain soir. Cet appel à l’ « unification » de la gauche est intervenu peu avant le passage sur TF1 de sa concurrente socialiste Anne Hidalgo, mais l’entourage de l’ex-ministre hollandien a assuré à l’AFP que les deux évènements n’étaient pas liés.

« Retour raisonnable à la souveraineté »

Il aura à peine fallu attendre une nuit pour entendre la maire de Paris appeler elle aussi à l’organisation d’une primaire de la gauche « arbitrée par nos concitoyens », prenant acte de la volonté d’unité face à la situation d’une « gauche fracturée ». Arnaud Montebourg dit lui-aussi mesurer « la profondeur de l’aspiration unitaire qui étreint les esprits », et le fait que « tous les candidats de gauche baissent ». Ce qui pousserait, mécaniquement, les Français « dans les bras de l’extrême-droite », qui serait « aux portes du pouvoir ».

Les deux « primairistes » de gauche sont crédités de 2 à 3% d’intentions de vote selon les derniers sondages en date, et – constat difficile à contredire – savent que la gauche ne pourra pas gagner dans l’état de division actuel de ses forces. D’autant qu’Arnaud Montebourg resserre (sciemment ?) son auditoire : finis, les références répétées à « la France » et le refus des clins d’œil dont seuls « la gauche, les communistes ou les socialistes » bénéficieraient, place aux appels...

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