Au Parlement européen, une nouvelle force politique en vue ?
ARTICLE. Une étape a été franchie ce vendredi 2 juin au Parlement européen avec une alliance historique entre les “patriotes européens”. Dans une déclaration commune, seize partis – dont celui de Marine Le Pen et du Hongrois Viktor Orbán – ont annoncé leur intention de travailler de concert dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, déplorant la “dérive fédéraliste” de cette institution. Pari d'avenir ou échec annoncé ?
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“La première pierre vers la constitution d’une grande alliance”. C’est ainsi que le Rassemblement National a jugé le texte dont il est l’un des signataires, déclaration commune se donnant pour objectif de “peser davantage dans les débats pour réformer l’Union européenne”. Un coup de bluff pour les détracteurs, “opération de communication (...) sans conséquences structurelles sur le Parlement européen” confie même un cadre du PPE (groupe parlementaire européen de droite) au Figaro.
De son côté, Matteo Salvini se félicite de cette “étape supplémentaire vers la construction d’une alliance solide, élargie et alternative à la gauche illibérale des impôts, de l’immigration sauvage”. Et pour cause. Parmi les signataires, des noms comme l’Andalou Santiago Abascal (Vox), Georgia Meloni chef des Fratelli d’Italia (nationaliste), le polonais Jaroslaw Kaczynski (Droit et justice, parti national-conservateur), et bien entendu Marine Le Pen (RN) et Matteo Salvini (La Lega). De quoi représenter une force potentielle de 115 eurodéputés (sur un total de 705), les plaçant ainsi devant les libéraux de Renew – groupe politique des macronistes.
À quoi joue Viktor Orbán ?
Véritable électron libre depuis son départ du PPE, le premier ministre hongrois tente le tout pour le tout. Son objectif : fédérer, autant que faire se peut, un nouveau groupe politique autour de sa personnalité. Il faut avouer que jusqu’ici, la tâche n’a pas été facile. Que l’on se souvienne de sa vaine tentative de débaucher Matteo Salvini du groupe ID, que la patrone du Rassemblement National n’avait visiblement pas l’intention de le laisser filer.
Ainsi cette déclaration, énième tentative d’une droite radicale – maastrichtienne par intérêt plutôt que par conviction – en quête de crédibilité dans le rassemblement des forces eurosceptiques, n’aura vraisemblablement pas de quoi faire...