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Benjamin Haddad, un ministre de l’Europe europhile… et (très) proche des États-Unis

ARTICLE. Macroniste de la première heure, le nouveau ministre de l'Europe  du gouvernement Barnier est un fervent partisan d’une Europe forte qui travaillerait main dans la main avec les États-Unis, pays où il a réalisé une partie de sa carrière.

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NICOLAS MESSYASZ/SIPA


Il y a les bonnes et les mauvaises ingérences. Aurait-on eu l’idée de nommer aux responsabilités quelqu’un qui aurait fait carrière en Russie ou en Chine, dans un quelconque ministère d’influence ? Probablement pas. Alors, pourquoi ne pas appliquer cette règle tacite à ceux qui chérissent l’oncle Sam de la même manière ? À ce qu’on sache, l’ingérence des États n’est pas le propre à celle des États voyous et en la matière, les États-Unis n’ont de leçons à recevoir de personne. Ça n’a pas inquiété Emmanuel Macron et Michel Barnier qui ont nommé Benjamin Haddad au poste de ministre de l’Europe.

Issu de la droite « Copé » — il continue de s’en revendiquer — , ce transfuge macroniste est l’incarnation de l’élite mondialisée qui a engendré et façonné l’idéologie centriste. Diplômé de Science Po Paris puis de HEC, il a validé un stage à Bruxelles au sein du Service d’Action extérieure de l’Union européenne. Et s’est exilé pendant près de dix ans aux États-Unis, collaborant avec l’Hudson Institute, ainsi que l’Atlantic Council. Deux groupes de réflexion où il s’est spécialisé dans les affaires européennes et transatlantiques.

Deux expériences lucratives, comme le confirment ses dernières déclarations à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) : 45 800 euros annuels nets chez Hudson, mais surtout entre 100.000 et 150.000 nets pour chaque année pleine entre 2019 et 2022. De quoi nouer de solides liens avec les États-Unis, et de quoi chérir son sujet de prédilection, l’Europe. De quoi s’interroger également sur la nature des liens et du réseau que Benjamin Haddad conserve avec l’Atlantic Council, ce think tank américain qui se qualifie lui-même de « forum pour des leaders internationaux dans les domaines politiques, d’affaires et intellectuels ».


Lobbying autorisé


Ce même think tank organisait le Forum sur l’avenir de l’UE...

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