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Coup de pression, mauvaise gestion des stocks de masques : Jérôme Salomon attaqué par le Sénat

ARTICLE. Défendu aujourd’hui par le gouvernement, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon est accusé par le Sénat d’avoir minimisé au maximum les commandes de stock de masques et d’avoir fait modifier un rapport d’expert de la santé pour se couvrir. 

/2020/12/Jerôme Salomon Senat Pression

La commission d’enquête du Sénat « pour l’évaluation des politiques publiques face aux grandes pandémies à la lumière de la crise sanitaire de la covid-19 et de sa gestion » rend son rapport aujourd’hui. Dans ce document de 452 pages, fruit de six mois de travaux et de l’audition de 133 personnes, les sénateurs de la commission ciblent, notamment, un homme, Jérôme Salomon. Le directeur général de la santé depuis janvier 2018 est directement mis en cause dans le rapport, pour son rôle concernant la gestion et l’approvisionnement des stocks de masques.

Jadis, en 2016, il conseillait Emmanuel Macron qui n’était pas encore président. Les Wikileaks ont dévoilé des notes où il alertait le candidat Macron sur la pénurie de masques et l’incapacité du pays à faire face à une épidémie. Une autre époque. Quatre ans plus tard, l’eau a semble-t-il coulé sous les ponts, à tel point que Jérôme Salomon est désormais pointé du doigt comme le principal instigateur du non renouvellement du stock stratégique, lequel était déjà cruellement mis à mal par le changement de doctrine de 2013. De 754 millions d'unités en 2017, les réserves ont fondu jusqu’à 100 millions, fin 2019.

En octobre 2018, François Bourdillon, directeur de Santé publique France (SPF) a informé Jérôme Salomon de l’obsolescence de 613 millions de masques. Pour y remédier, le directeur général de la santé a décidé d’une commande de … 50 millions d’unité, sans même avoir pris le temps d'en informer la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, laquelle avouera lors des auditions ne pas avoir eu connaissance de l’état délétère des stocks de masques en France sous son mandat. Cette commande pose problème à bien des égards : d’une part, le volume est largement inférieur au nombre de masques à renouveler. D’autre part il est loin du milliard de masques...

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