Covid-19 : le pouvoir contre les libertés
CRITIQUE. La crise sanitaire du Covid a servi de prétexte pour restreindre de manière déraisonnée les libertés publiques. Dans l’ouvrage collectif Le pouvoir contre les libertés (Ed. du Cerf), sous la direction de Marie-Caroline Arreto et Thibault Desmoulins, plusieurs politistes et juristes reviennent sur la machine liberticide lors de la crise.
Deux années qu’on aimerait oublier au plus vite. Deux années pendant lesquelles le gouvernement et les experts autoproclamés ont jeté l’opprobre sur une partie des Français. Si l’effet de sidération lié à la diffusion rapide d’un virus inconnu début 2020 a conduit à un confinement, lequel a pu être alors appréhendé comme une réaction contrainte plus ou moins acceptable, sa levée progressive a laissé place à l’une des périodes les plus restrictives en matière de libertés publiques depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans Le pouvoir contre les libertés, une analyse pointilleuse y est faite de la dérive liberticide du gouvernement.
Pour les différents auteurs ayant chacun collaboré dans cet ouvrage, l’état d’urgence sanitaire a indéniablement renforcé l’arsenal juridique et attaqué les libertés publiques. Aïda Manougian, docteur en droit public, estime que ni le Parlement ni les juges n’ont agi comme un solide contre-pouvoir. Tous se sont docilement rangés du côté du gouvernement. En septembre 2021, le Conseil d’État reconnaissait lui-même dans un rapport que « la balance des droits et des libertés ne s’exerce pas de la même façon » en...