La présence d’Eric Naulleau aux universités d’été du mouvement Reconquête !, présidé par son acolyte de toujours Eric Zemmour, a été l’occasion de nouvelles passes d’armes entre ce dernier et plusieurs insoumis sur les réseaux sociaux.

L’indéfectible amitié qu’Eric Naulleau conserve avec l’ancien journaliste est un des points sur lequel ses interlocuteurs l’attaquent le plus, surtout depuis que ce dernier est entré dans l’arène politique. Le fidèle lieutenant de Jean-Luc Mélenchon, le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, avait vivement critiqué sa présence au très médiatisé meeting de Villepinte du 5 décembre 2021.

Naulleau avait répondu qu’il accomplissait simplement son « travail de journaliste » et qu’il préférait être au premier rang d’un meeting, plutôt qu’au premier rang « d’une manifestation islamiste comme M. Corbière et ses amis »,faisant ici référence à la Marche contre l’islamophobie du 10 novembre 2019 auquel plusieurs cadres de la FI avaient participé.

On observe, sur ce simple échange, un désaccord profond sur ce que la gauche serait en droit de « cautionner ». D’un côté, LFI reproche une certaine complaisance de la part de Naulleau à l’égard d’Eric Zemmour, dépeint comme le digne représentant de la droite la plus réactionnaire par le parti de gauche. Naulleau s’en expliquant par son amour du débat, son refus du sectarisme et la nette distinction qu’il fait entre l’individu Zemmour, qu’il décrit comme « son ami », et les idées de ce dernier.

De l’autre, Naulleau accuse LFI d’accointances avec des associations jugées proches de l’islam politique (comme le CCIF, présent à la marche contre l’islamophobie) et, par conséquent, d’ambiguïté sur la laïcité. La FI justifiant sa présence à cette manifestation par l’importance qu’elle attache à la lutte contre les discriminations anti-musulmans.

Un positionnement ambigu

L’une des autres raisons pour laquelle Eric Naulleau ne se reconnaît plus dans la gauche actuelle est l’abandon progressif des sujets sociaux...