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Eric Zemmour à Lille : désigner l’ennemi plutôt que proposer un chemin

OPINION. Eric Zemmour était à Lille ce samedi 5 février pour un meeting consacré au thème du pouvoir d’achat. L’occasion de faire l’éloge du mérite, de la France qui travaille. Pour Céline Pina, Eric Zemmour, malgré des qualités indéniables, est vite revenu à ses fondamentaux rhétoriques : l’opposition ami/ennemi.

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Le meeting d’Eric Zemmour à Lille a fait une fois de plus l’évènement de ce week-end. Parce qu’il se déroulait sur les terres de Martine Aubry, qui a oublié comme beaucoup de politiques qu’elle n’était pas suzeraine en sa baronnie, dictant sa loi et désignant des parias. Elle a ainsi fait beaucoup pour assurer la publicité de celui qu’elle voue aux gémonies. La gauche a passé trop de temps à vouloir exercer la censure politique et à stigmatiser certains de ses adversaires et leurs électeurs sans aboutir à autre chose qu’à les renforcer. Une fois de plus elle montre qu’elle n’a rien oublié et rien appris, une fois de plus cette tactique la dessert et exhibe ses faiblesses.

Ce meeting a intéressé également parce qu’il était concomitant au meeting de Marine Le Pen, illustrant cette rivalité qui veut qu’à la droite de la droite s’affronte un vieux parti en quête de crédibilité et de notabilisation et un jeune mouvement, plus agressif, qui investit sans complexe le champ du populisme et de l’identité. La question est posée de savoir si de ce duel sortira une lutte à la Pyrrhus, aboutissant à l’affaiblissement durable des deux adversaires ou une recomposition à terme de la droite.

En attendant, une fois de plus, Eric Zemmour a fait la preuve de sa capacité à mobiliser même si cette démonstration de force n’est pas nouvelle. La capacité d’Eric Zemmour à remplir de grandes salles est actée, mais ne parait pas se traduire pour le moment par une forte dynamique sur le terrain, le candidat demeurant, sondages après sondages, sur un plateau, même si l’on peut penser qu’il est lissé vers le bas. Dans la perspective d’un second tour, il réalise les scores les plus faibles face à Emmanuel Macron, là où Marine Le Pen est créditée...

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