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Eric Zemmour, Marine Le Pen et le mirage de la droitisation

OPINION. Les rumeurs d’une candidature de l’éditorialiste aux prochaines présidentielles s’accumulant, nos contributeurs questionnent son opportunité, dans un paysage politique morcelé où les alternatives à Emmanuel Macron se font concurrence.

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Les rumeurs annonçant une candidature Zemmour à l’élection présidentielle de 2022 ne datent pas d’hier. Voilà plusieurs années que ce scénario, de questionnements de l’intéressé à son entourage en constitution d’une garde rapprochée chargée d’élaborer son programme, prend progressivement forme. Depuis six mois, le doute n’est plus permis sur ses intentions : il veut y aller – et vraisemblablement, si aucun obstacle personnel ou financier ne se met en travers de sa route, il tentera de se présenter. Malgré les rappels insistants de L’Obs sur les paradoxes existant entre sa vie privée et ses prises de position publiques, qui pourraient lui porter préjudice dans le contexte d’une campagne électorale. Malgré des sondages qui, inlassablement, le placent très largement en deçà d’un score pouvant lui permettre de remettre en question le duel annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en 2022. Ce duel dont, c’est bien connu, « les Français ne veulent pas », selon l’antienne régulièrement répétée dans la presse – un argument dont le politologue Jérôme Sainte-Marie a démontré l’inanité. Et le récent revers du Rassemblement national aux élections régionales, qui vient conclure une longue phase au cours de laquelle Marine Le Pen a tenté de droitiser l’image de son mouvement dans une quête compréhensible, mais bien trop univoque, de l’électorat LR, a fourni à Eric Zemmour de nouveaux arguments pour se poser en alternative.

Et pourtant, politiquement, l’hypothèse Zemmour, aussi bien du fait de la faiblesse du potentiel électoral qu’elle représente, qu’à cause de l’absence patente de stature présidentielle du personnage, est un non-sujet. Son principal attrait est d’alimenter les espoirs d’un électorat de « droite classique » dont les enquêtes d’opinion nous indiquent la radicalisation croissante sur les questions d’identité et d’immigration – dépassant même parfois les adhérents du Rassemblement national par la dureté de ses positions. De fait,...

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